175 ans du Sacré-Coeur : récits de vie

Retrouvez des récits de vie anciens et actuels,  des témoignages, des souvenirs, des interviews, des vidéos… Plus de 60 récits de vie à découvrir ! 🙂


n°1 | 2011, patrimoine immatériel de l'Humanité (T. Hermand)

« Attention Mesdames et Messieurs,

Nous déclarons l’année 2011 « protégée » comme patrimoine immatériel de l’Humanité.

Le rendez-vous de l’Amitié entre tous les élèves du Sacré-Cœur de Jette est en effet annoncé !

Oyez, oyez… Jeunes ou "vieux" Anciens !!!

L’invitation est lancée pour la fin du mois d’avril »

Toc toc toc? « Salut la compagnie ! »

Ahhhhhhhh... Vous êtes là !!!! On vous voit !!! Elle est extraordinaire voire magique cette carte de localisation des Ancien(ne)s dans la partie « répertoire » de ce site !!! Non seulement, on peut imaginer vos nids douillets en Belgique mais en plus on peut deviner le parcours de certains oiseaux migrateurs... Les lieux d'atterrissage de ces routards sont parfois très loin. Un véritable cours de géographie national et mondial !!! Interrogations prévues les 28, 29 et 30 avril lors de nos retrouvailles 🙂 Décidément, rien ne se perd 🙂

Heureusement qu'il y a ce tally qui devient un véritable trait d'union entre nous avec ses petits messages... C’est plutôt un véritable Thalys en fait pour notre cerveau surtout ! On voyage en vitesse accélérée pour vous situer le plus rapidement possible, pour replacer la pièce de puzzle au bon endroit... C’est un véritable parcours à travers les décennies ! On jongle avec les générations... On se prend au jeu du Petit Poucet en lisant vos témoignages et en essayant de retrouver vos traces dans l'Histoire de notre école... C'est là qu'intervient en bonus « joker » toujours dans ce répertoire, la liste des Anciens classés par année... C’est une véritable machine à remonter le Temps ! Ouf!! Sauvés... La partie de " Qui est qui, " ou de « cache-cache » peut se calmer... Les balises se mettent en place et se fixent: « situation dans le Temps après l'Espace », compétence acquise ! 😉

A propos d'espace justement... Chaque fois que votre nom apparait, cela provoque en nous comme une bouffée d'oxygène, une vague de souvenirs intense... Votre visage apparait alors devant nous comme par enchantement... Vous n’avez sans doute pas changé…
Vous ressemblez à des Etoiles qui s'allument de plus en plus ! La Galaxie des Anciens semble se réveiller. On entend déjà une respiration, un cœur qui s'emballe et qui ne s'arrêtera sans doute plus. L’Avis de recherche est lancé et n’allons plus nous perdre de vue ! Comme les membres d’une Famille, les anniversaires sont les lieux de partages et d’échanges magiques.

Vous semblez en tous cas bien « fidèles » puisque vous êtes nombreux à avoir répondu « présent » à notre appel comme d’habitude et cela dès le premier jour de la création de ce site des 175 ans. Nous vous en remercions sincèrement 🙂 Cela fait vraiment chaud au cœur !!! L’invitation à briller continue à circuler et ce n’est pas le nombre d’élèves inscrits qui nous dira le contraire... A ce propos, cliquez et rêvez en voyant les promotions qui se rassemblent suivant les années de sorties 🙂 Souriez, la vôtre est déjà là, sûrement, elle vous attend ! Allez la découvrir... A noter que ce serait très rigolo au printemps de refaire la traditionnelle photo de classe version « avant » et « après » même relookée si nécessaire ... Mais non, mais non… En langage de compétence, on appelle cela : adaptation à une situation nouvelle.

Nous nous approchons en effet à présent très rapidement de l’événement. Le 175ème jour d’attente est en effet passé et le 175ème élève inscrit dans le répertoire des Anciens est déjà bien loin dans la liste. C’était peut-être vous à propos ? En tout cas, le temps passe très vite depuis que vous êtes à nos côtés et les projets n'arrêtent pas de voir le jour. Prenez le plus régulièrement un bain de jouvence en venant vous rafraichir la mémoire et en voyant les noms qui s'inscrivent avec ordre et méthode par années de sortie. Même si vous avez été plutôt du genre « comète », avec un petit passage très rapide chez nous, genre « rikiki » votre place est parmi nous puisque vous êtes passé de toute manière, , vous avez quand même une petite partie en vous de "produit de fabrication maison" ce petit plus qui garantit une "appellation d'origine contrôlée" 🙂 "AOC"... Drôle de nom quand on y pense finalement...

Au rayon des petites annonces, on parle de réaliser une flash mob, c'est à la mode, et vous l'avez sûrement appris toujours à travers notre calendrier.

Eh bien nous, via cette rubrique... on va créer le plus grand « flashback » avant notre flash mob... Vous l’avez donc compris : vos anecdotes sont attendues comme antidotes au temps qui passe...

Alors ? Ça vous gratouille ou ça vous chatouille ? A vos claviers ! Regardons dans notre rétroviseur tout en continuant à avancer… C’est un gage de sécurité après tout ? Relisons les beaux chapitres de notre livre de chevet…

Et c’est parti !! Avis de recherche immédiat pour un partage d’émotions et de sensations à consommer sans modération 🙂 L’idéal serait d’arriver à 175 anecdotes dans cette rubrique ! On se lance ce défi ? 175 textes à placer sur le gâteau d’anniversaire de notre Aïeule commune !

Réveillons-nous et actionnons tous les tam-tams de notre histoire 🙂 Au programme ? Tout un menu qui s’installe !!

Soyez informés presque en temps réel au sujet des animations prévues ! Vivez « le direct », imaginez- vous dans nos coulisses via notre agenda virtuel.

Un petit conseil pour la route ? Appliquez la formule : « Venit, vidit » dans notre site !

Passez en boucle, prenez le temps le plus souvent possible de redécouvrir votre Sacré-Cœur qui n’a pas pris de rides… (Qui a ajouté « lui » ? On veut des noms !!!!) 🙂

« Nous » pour « Vous » !

© Thérèse Hermand

n°2 | Non, non, rien n'a changé, tout a continué ! (par M. Vanderhauwaert)

Je dédie cette histoire à tous les professeurs du Sacré-Cœur de Jette ! Je n'ai pas su tous vous mentionner dans ce court récit, mais vous étiez tous, que je vous connaisse ou non, avec moi en pensée ! Et si un jour vous vous sentez découragé parce que vous voyez que le temps passe et qu'il vous viendrait à l'esprit de vous demander si votre travail sert à quelque chose, dites-vous simplement que vous apportez énormément à chacun d'entre nous ! Pas seulement au niveau de l’éducation et des connaissances, mais aussi au niveau des relations humaines et pour ça il me faut vous dire au nom de nombreuses personnes "Merci !".

Non, non rien n'a changé, tout tout a continué !

Soudain, j'ai ouvert les yeux.

Une forte lumière blanche m'aveugla. Il me fallut un temps avant de reprendre le contrôle de mon esprit. Mon corps était tout endolori. Quelques minutes plus tard, je finis par me redresser et regardai où je me trouvai : je semblais assise au milieu de nulle part. Cependant, j'étais incapable d'être sûre de moi car ma vision se troublait. Je voyais flou. Une fois ma vue retrouvée, cet endroit me paraissait à la fois si familier et à la fois si inconnu ! Pourquoi ? Une tonne de questions se bousculaient dans ma minuscule petite tête ! Quel est mon nom ? Où suis-je ? Comment suis-je arrivée ici ? Pourquoi mon cœur s'emballe-t-il ? Est-ce normal ? Il semblait très bien savoir où je me situais. Je semblais seule au monde… Personne ne se trouvait près de moi. J'étais perdue, seule face à ce trou noir et béant qui hante mon esprit, seule devant ce grand bâtiment qui pour moi apparaissait comme un vague et doux souvenir du passé.
Quel passé ? Mais bon sang, où suis-je ?
Alors que je me noyais dans mes questions, des personnes semblant avoir le même âge que le mien, venaient de s'avancer devant cet établissement. Chacune à leur tour rentrait à l'intérieur. Elles étaient plutôt d'humeur festive ce jour-là puisque sur chaque visage se dessinait un sourire. Malgré le fait que je leur ressemblais énormément, j'étais différente pour deux raisons : mon corps, contrairement à eux, était entouré d'une lumière blanche et de plus je me sentais invisible à leurs yeux. Ils ne me regardaient même pas. J'avais l'impression qu'il était impossible pour eux de me voir. Etais-je en train de rêver ? Etais-je morte ? Ces grilles là-bas, étaient-elles les portes du paradis ? Avait-on une seconde vie quand on quittait la terre ? Puisque personne ne pouvait me voir, pourquoi n’aurais-je pas pu rentrer à l'intérieur moi aussi ? Cela m’aurait peut-être permis de trouver les réponses à mes questions.

***

C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai finalement franchi la grille. Devant moi se trouvait une cour plutôt spacieuse au centre de l’enceinte du bâtiment. Plusieurs personnes se tenaient là, debout, bavardant. C'est alors que j'aperçus un groupe de filles qui riaient aux éclats. J'ai très rapidement décidé de m'avancer vers elles et de m'immiscer dans leur conversation. J'eus à peine le temps d’entendre quelques bribes de leur conversation avant la sonnerie. Mais qu'est-ce que cela signifiait ? Pourquoi tout le monde se précipitait dans les rangs ? Quelqu'un finit par venir nous chercher. Cette personne affichait un air austère. Nous gravîmes les rangées d'escaliers les unes après les autres. Sur chaque mur, des affiches avaient été soigneusement accrochées. Chacune d'entre elles portait une inscription en caractères gras aux couleurs chaudes et vives : ''175 ans ! '' A quoi tout cela rimait ? Pourquoi tout le monde discutait à propos d’une fête ? Pourquoi avais-je un pressentiment de connaître si bien ces couloirs qui n'en finissaient pas ? Il me semblait avoir déjà frôlé ces murs ! Etais-je déjà venue ici ? Brusquement, nous nous arrêtâmes. Nous nous tenions devant une porte qui donnait accès à un local. Celui-ci renfermait des chaises et des tables. Assez banal finalement ! La personne nous ayant chaperonnée jusqu'ici nous ouvrit gentiment la porte. Tout le monde se précipita à l'intérieur. Et moi, je fus la dernière à y entrer. Pourquoi étaient-ils si pressés ? Une fois assise, je pensais qu'ils allaient palabrer et se tenir comme cela durant le reste de la matinée. Apparemment, il leur manquait « quelque chose » ! Ou plutôt ils attendaient ce « quelque chose ». Mais quoi ? Je constatais alors qu'à l'avant, une chaise et une table restaient inoccupées. Je sentais que dans quelques instants, j'obtiendrais certaines réponses à la longue série de questions qui bouillonnaient dans ma tête. Ca y est ! Mon cœur battait à nouveau la chamade. J'éprouvais une drôle de sensation à l'intérieur de moi. J'avais le sentiment d'avoir déjà vécu ce moment et, me semble-t-il, il devait me tenir très à cœur. Mais où l'avais-je déjà éprouvé ? J'étais à nouveau absorbée dans ce tourbillon de questions. Je ne savais plus où donner de la tête. Quand subitement une femme entra, ferma la porte et retint toute mon attention. Elle était petite, élancée comme une sarbacane. Ses cheveux étaient noirs comme la nuit, légèrement frisottés et tenus de chaque côté par deux petites barrettes. Elle portait une chemise fuchsia qui allait parfaitement avec son teint. Son pantalon était noir et avait emporté avec elle le sac rose qui lui va si bien. A ses pieds, elle portait des chaussures à talons. Elle n'avait pas beaucoup changé. Ses traits étaient restés les mêmes. Cependant, elle arborait son sourire de toujours que je connais si bien. Les larmes me montaient aux yeux… J'étais bien dans l'endroit qui m'était le plus cher et cette femme qui se tenait là-bas, devant moi, nous adressant un ''Hi ! Sit down please !" C'était ma professeur d’anglais que vous connaissez encore…

***

Tout est clair à présent dans mon esprit. Quelques années se sont écoulées mais je suis bel et bien revenue dans mon ancienne école. Seulement je ne sais ni pourquoi ni comment… Mais ça, « je m'en fiche ». Tout ce qui m'importe c'est d'être là. Le fait de me retrouver ici, me donne des frissons de joie ! J'ai hâte de croiser les autres professeurs et de voir s’ils ont changé ! Quel jour sommes-nous aujourd’hui ? C’est alors que j’aperçus deux dates au tableau : 29 avril 1836 et 29 avril 2011… Mais bien sûr ! Ce n’est pas surprenant qu'ils soient si festifs ! Aujourd'hui l'école fête ses 175 ans ! Ce qui explique les affiches placardées partout ! J’ai souvenance que lorsque j'étais élève, je désirais absolument être présente ce jour-là ! Dans ce cas j'aurais pu y assister en tant qu'ancienne élève… Mais alors pourquoi ai-je encore 16 ans et pas 36 ? Et pourquoi suis-je ici et de plus invisible aux yeux de tous ? Quelque chose doit m'échapper ! Est-ce pour cette raison que je me retrouve ici ? Pour que je puisse, malgré tout, vivre cet instant ? Si seulement ils étaient capables de me distinguer ! Si seulement il m’était possible de m’entretenir avec eux. Ce serait amplement plus aisé ! Cela explique pourquoi mon cœur s'emballe à chaque fois. Bien ! Puisque écrire est la seule chose qui me reste, à mon tour de vous relater certains détails !

***

Si je devais définir en un seul mot ce professeur, j’utiliserais le mot : soleil. Le matin lorsque je la voyais arriver, elle affichait constamment son grand sourire. Je suis heureuse de constater que cela n'a pas changé ! Bien que certains souvenirs me soient revenus, la dernière chose dont je me souviens, c'est des cours merveilleux passés en sa compagnie ! Grâce à elle, j'aimais davantage l'anglais ! Mais mon meilleur souvenir reste celui du voyage à Oxford. Un séjour inoubliable ! Et cette femme remarquable, douce, touchante que l’on ne peut oublier. Subitement on frappa à la porte. A nouveau une femme entra. "Bonjour à tous ! Je viens vous donner les dernières consignes et vous informer au sujet des derniers préparatifs pour la fête de ce soir…" Ses longs cheveux étaient bruns. Par contre, elle aussi n’était pas plus haute que trois pommes. Ses yeux étaient pétillants, chaleureux et remplis de sagesse. Elle se révélait toujours aussi dynamique, speedée et respirant la joie de vivre. Je l'aurais reconnue entre mille. Me revoilà face à face avec ma titulaire de première année ! Les mots ne manquent pas pour cette forte personnalité ! C’est une personne qui était très attentive à notre évolution au cours de l'année ainsi que de ce qui n'allait pas… Toujours de bonne humeur et faisait passer son enthousiasme à travers ses cours. Mais aussi quelqu'un qui a su nous montrer le chemin des humanités et qui a su nous aider lorsque nous étions en difficultés. Heureusement, elle était également présente dans les bons moments, qui furent nombreux, ce qui mettait une bonne ambiance au sein de la classe. Mais il n'y pas que l'aspect ''professeur'' qui est charmant chez elle. Il y a aussi le côté humain qu'elle nous a très bien fait ressentir. A la fin de chaque cours, nous pouvions parler de toutes choses avec elle. C'était un véritable plaisir de pouvoir s'entretenir avec elle. Bref, une oreille attentive.
'' Travaillez bien ! On se verra sans faute à la fête de ce soir ! '' dit-elle pour conclure.

***

Il commence à faire chaud dans cette classe. L'émotion doit en être la cause principale. Je prends la décision de sortir de la classe et de déambuler à la rencontre des autres enseignants. C’est alors que j'aperçois quelqu'un tout au bout de ce couloir ! Mais ce n'est pas à sa silhouette robuste que je le reconnais mais plutôt à sa voix. Une tonalité comme celle-ci, ça ne s'oublie pas ! Ce cher « Monsieur » s'était arrêté pour dire bonjour à ses élèves. Il fit alors ce qu'il fait à chaque fois : saluer les élèves en leur serrant la main d’une poignée ferme. Son autre façon de dire bonjour me paraissait encore plus familière : celle de lever son bras, faire un signe de la main en direction de la personne concernée et, toujours accompagné d'un petit clin d'œil digne de ce nom. C'est fabuleux qu'il ait conservé ces deux habitudes-là ! Grâce à ses cours, il nous a ouvert l’esprit sur les réalités de la vie, qu'elles soient agréables ou déplaisantes, qu'on peut être heureux et parfois malheureux. Selon lui, il faut accepter ce que la vie nous réserve. Il nous a inculqué à changer certaines choses négatives que nous allions entreprendre. Ses cours nous avaient énormément fait réfléchir et je lui en suis très reconnaissante. Il nous faisait passer des heures inoubliables. De plus, il n'y avait pas que de la réflexion dans sa matière mais aussi beaucoup de vérités. Il parlait avec son cœur et c'est tout ce qui faisait le charme de ses cours. Un homme chaleureux et rempli de bonté.

***

Poursuivons notre chemin car nous n'en sommes qu'à la moitié ! Cela me plairait énormément de me diriger vers la salle des professeurs mais il me faut tout d'abord arpenter ces longs couloirs… Un vrai labyrinthe cette école ! Je ne sais pas si c'est dû à la fête de ce soir mais il semblerait que les classes soient très (trop ?) calmes… Mais j'aperçois tout de même au loin, une lumière dans un local… Il m'était possible de voir à l'intérieur de la pièce car chaque porte de l'école possède une vitre transparente. Au premier abord j'aurais eu tendance à dire que les élèves étaient amorphes. C'était limite si on ne les avait pas hypnotisés ! Mais quand je discernai le professeur, j'ai tout de suite compris qu'ils n'étaient pas en train de dormir, affalés sur leurs bancs mais plutôt « scotchés » par ce que celle-ci racontait. Une petite dame à lunettes parlait dans un langage peu connu. Je dirais même une langue morte… Elle aussi avait peu changé, pour ne pas dire pas du tout ! Elle parlait toujours avec spontanéité et passion ! Ce qui était plutôt remarquable avec cette ‘’grande’’ dame, c'est qu'elle donnait à chacun d'entre nous cette envie d'apprendre le latin. A chaque heure de cours, nous buvions ses paroles. Jamais il ne nous est venu à l’esprit de renoncer. Tout simplement parce qu'elle nous donnait envie de ressusciter cette langue qui n’est plus. Mais, nous parler de la mythologie est sans doute ce qu'elle faisait de mieux ! Quand elle nous adressait la parole, sa voix était mystérieuse, pleine de suspense et en même temps on y discernait une touche de sévérité mais que l’on ressentait à peine. Tout ceci pour dire qu'elle était un professeur fabuleux mais qui savait nous montrer les limites tout en nous amusant ! Un petit bout de femme spontanée et remplie de joie !

***

Me voilà dans le couloir menant tout droit à la salle des professeurs. Qui vais-je croiser là-bas ? J'ai à peine avancé de trois pas dans le couloir, que je m’arrête net à nouveau devant une porte. Mais qui vois-je ? Ce n’est pas croyable ! Mon professeur de mathématique qui consacrait encore une fois son temps de midi à certains élèves en difficultés. Toujours aussi serviable me semble-t-il ! Certes, elle aide et soutient principalement les personnes qui travaillent et qui veulent y arriver… Je l'appréciais beaucoup. Et le retour d’Oxford n’a fait qu’améliorer la situation. Au cours du voyage, nous étions tous sereins et nous plaisantions avec chaque professeur. On avait tous appris à les connaître en profondeur. Ils étaient vraiment géniaux ! Cette courte « virée » nous a permis de renforcer les liens avec ces derniers. Non seulement nous avons appris à en connaître certains mais ce qui nous y a surtout aidé, c'est qu’au cours de ce périple, des masques sont tombés… Cela peut paraître biscornu et pourtant c'est la pure vérité. C’est à ce moment précis que certains d’entre nous se sont (enfin) rendu compte que les professeurs avaient un cœur en or et surtout, qu’ils sont les mentors de notre éducation. Chacun d'entre eux a quelque chose à nous transmettre. Aussi bien du côté des connaissances que des relations humaines. Je persiste à dire que c’est le plus beau souvenir. Ce voyage ne sortira jamais de ma mémoire.

***

Ca y est ! Nous y voilà enfin ! La légendaire salle des professeurs. Le fameux « meuble » pour délimiter le côté professeurs et élèves était toujours là ! Une dame me tournait le dos. De taille plutôt petite, (à croire que tout le monde est petit dans cette école), avec ses cheveux courts de couleur châtain, elle faisait rire les deux collègues qui étaient à côté d’elle. Ses vêtements, du temps où je la connaissais, étaient toujours en harmonie. Je constate qu’elle a toujours aussi bon goût ! Je me rappelle l’avoir eue en première et, elle m’avait beaucoup impressionnée dès les premiers cours. La matière qu’elle nous enseignait était les mathématiques. Elle avait un humour épatant !

***

Au fond, un homme se tenait debout et effectuait des photocopies. Il était plutôt grand et portait des lunettes rectangulaires. Ses cheveux étaient grisonnants et lui allaient à merveille. On m’a toujours rapporté que c’était ce qui faisait son charme. Quelle classe ! Ce professeur à l’humour distingué se trouvait à nouveau devant moi et il m’était malheureusement impossible de lui adresser la parole… même pas de lui dire que son néerlandais m’avait marqué à jamais …

***

Que se passe-t-il ? Pourquoi est ce que je ressens des picotements dans tout mon corps ? Est-ce la fin ? La fin de quoi donc ? Les questions reprennent… Je sens que je vais devoir partir… Où ? Je ne sais pas ! Je ne sais même pas d’où je viens… Mais avant que ce soit la fin de je-ne-sais-trop-quoi il me faut vous dire à quel point j’ai été heureuse de revenir ici en ce jour de fête. Et si je laisse ces écrits ici, à la salle des professeurs, peut-être qu’un jour, quelqu’un aura la chance de pouvoir les lire. Et si vous tombez dessus, rappelez-vous à qui vous devez tout cela… Je veux parler de la génialissime école dans laquelle vous avez la chance de vous instruire. Mais surtout n’oubliez pas, à qui vous le devez ! Et à l’instant, je suis persuadée que vous vous demandez pourquoi est-ce que je suis tétanisée à l’idée que, dès maintenant, je ne vais plus les voir et jamais plus leur parler. Que cela va énormément me manquer. Vous comprendrez, lorsque cette époque sera pour vous révolue, mais malheureusement il sera alors trop tard. Réfléchissez-y. Après maintes observations, et vingt années après je peux constater que dans cette école rien n’a changé ! Les murs, les couloirs, et les classes que je connais si bien dès à présent sont intacts. Je peux m’estimer heureuse que nombre de professeurs que j’ai eu la chance d’avoir étaient encore là et n’avaient pas pris leur retraite… La joie et la bonne humeur est toujours ancrée dans cet établissement. C’est ainsi que cela se passe après 175 ans. Rien n’a changé, tout a continué… et ça continuera encore... C’est pourquoi, chaque discussion, chaque entrevue, chaque rire et chaque sourire sont gravés dans mon cœur ! Mais que m’arrive-t-il ? Les picotements sont devenus si forts qu’il m’est impossible de rester debout ! Je tombe. A présent, je suis à nouveau étendue par terre et, soudain, une lumière blanche m’aveugle…

Fin

"J’ai fait un rêve" nous a dit un jour Martin Luther King. Moi, je n’ai pas fait de rêve. Mais je rêve que cette histoire m’arrive bel et bien un jour afin que je puisse revivre ces années de bonheur qui me rendent tellement heureuse ! J’aime me lever chaque matin, enfiler mon uniforme et partir à l’école…

Vanderhauwaert Mathilde, élève

n°3 | Le club des cinq en vidéo (M. Giegas)

n°4 | Hubert Geldolf, le jardinier des années 1950 à 1970 (par C. et F. Burton)

Hubert Geldolf, le jardinier des années 1950 à 1970 qui habitait sur place avec sa famille, se levait tous les matins à 5 heures pour traire ses vaches.
A 6 heures, il allait ouvrir la grande porte cochère.
Dans la matinée, Sœur Pauline venait chercher le lait pour en faire du beurre.
Ensuite, il allait rendre le parc du Sacré-Cœur « plus beau de jour en jour ».
Il allait fleurir le cimetière réservé aux religieuses, situé au fond du parc. Il entretenait également le beau parterre de fleurs qui se trouvait devant la statue de Saint Michel. Il s’assurait aussi que tout allait pour le mieux dans la serre.

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n°5 | Enquête menée auprès de Madame Diane Morandini (par A. Malo)

1. Durant quelle période avez-vous été élève au Sacré-Cœur de Jette ?
J’ai été élève de 1965 à 1977. J’ai quitté l’école à la fin de ma 3ème année secondaire.

2. L’uniforme était-il semblable à celui d’aujourd’hui ?
Non, pas du tout. Il était beaucoup plus strict. Nous devions mettre une jupe plissée imposée et que l’on achetait chez Guilmot. Nous ne pouvions pas mettre de pantalon avant la Toussaint et après Pâques. Nous avions un chemisier bleu ciel et un cardigan ou pull bleu marine. Nous commencions l’année avec une jupe jusque sous les genoux et terminions l’année, voire la suivante, avec la même qui remontait bien car nous grandissions et nos parents n’en achetaient pas d’autres.

3. Que pensiez-vous de l’uniforme ?
Je n’ai pas été dérangée par l’uniforme. Au contraire, c’était très facile. Il n’y avait pas de discussions le matin. Même le fait de devoir mettre des jupes était sympa car tout le monde était habillé de la même manière. Nous n’avions pas toutes les fantaisies des enfants actuels mais cela ne nous dérangeait absolument pas.

4. Comment étaient les rapports avec les professeurs de l’époque ?
Nous avions des rapports très stricts. Nous ne connaissions rien de leur vie. Il n’y avait pas internet, donc aucun contact avec eux comme certains élèves en ont maintenant. C’était le « Maître » et nous le respections ainsi.

5. Aviez-vous des laïques ou des sœurs pour vous donner cours ?
Nous avions beaucoup de laïques mais aussi des sœurs. Les sœurs donnaient les cours de religion. Il y avait aussi une sœur en tant que Directrice, Mère Matthys puis Mère Parmentier aussi.

6. Quelles étaient les options possibles à votre époque ?
Si je me souviens bien, nous avions le choix entre les latines ou les modernes en 1ère. Ensuite, nous avions le choix entre latin/math ou latin/grec en seconde. En 3ème, c’était les scientifiques A ou B ou les sciences économiques. Ensuite, je ne me souviens plus car j’ai quitté l’école.

7. Les cours de gym étaient-ils mixtes ?
(Rire de Diane…)
Je n’ai jamais connu la mixité. L’école était uniquement pour les filles. Les garçons allaient suivre les cours dans une autre école. Donc, le cours de gym se passait entre filles.

8. Quel est votre meilleur souvenir au Sacré-Cœur de Jette ?
En primaires, mon meilleur souvenir est bien sûr celui des classes de neige. En humanités… pas de voyage. Je n’ai pas de souvenir bien particulier. J’avais des copines sympas. Des amies avec qui j’allais chez les guides. Je revois encore quelques amies mais notre amitié, à l’époque, ne se faisait qu’à l’école durant les récréations ou chez les guides le week-end. A l’époque, on ne se voyait pas en dehors de l’école comme le font les jeunes actuellement. Il y avait une fille avec qui je jouais souvent le mercredi après-midi, c’était Anne-Thérèse. J’ai également le souvenir d’avoir fait ma communion dans la grande église de l’école. Mes parents avaient fait la demande pour que mon frère puisse faire sa communion en même temps que moi. Il était donc le seul garçon parmi toutes les filles. Cela se passait en 1969. Je m’en souviens comme si c’était hier !

9. Aviez-vous des petits délires entre copines ?
Oui, on en a eu un, mais il est top secret. Je te le raconterai un jour.

10. J’ai entendu parler de la procession annuelle autour du cercueil de Sainte Madeleine-Sophie Barat. Y avez-vous aussi participé ?
Oui, chaque année, au mois de mai, on allait avec toute la classe à l’église. On tournait autour de la châsse, on se recueillait puis nous retournions en classe. Quand nous étions petits, c’était assez impressionnant.

11. Quel était le coin, l’endroit que vous préfériez lorsque vous étiez à l’école ?
Lorsque j’étais en maternelles, j’adorais jouer dans le garage, le hangar qui se trouvait à la place des maternelles, près de leur jardin. En humanités, j’aimais bien me promener dans l’allée Saint-Raphaël. Je me rappelle une année où les rhétos avaient organisé une fête d’école et nous avions pu aller nous promener dans le parc à côté des tennis. C’était normalement interdit.

12. Quels sont les premiers mots qui vous vient à l’esprit lorsque je vous parle du Sacré-Cœur ?
Beau cadre aéré.

13. Quelles sont les valeurs que vous retiendrez de votre passage au Sacré-Cœur ?
Respect. Loyauté. Valeurs religieuses.

14. Avez-vous connu l’incendie de l’école ? Quels ont été vos sentiments ?
Je n’ai pas connu l’incendie qui a ravagé les bâtiments car j’avais quitté l’école et j’étais en train de faire mes études à l’école normale. Mais quand j’ai entendu la nouvelle, je suis passée dans la rue de l’école et cela m’a fait fort mal au cœur de voir l’endroit que je connaissais bien en cendres encore fumantes. Ma maman m’a dit un jour que je suis revenue en pleurant. Cela, je ne m’en souviens pas.

15. Avez-vous un conseil à donner aux jeunes qui sont au Sacré-Cœur ou à ceux qui y sont déjà ?
Oui, j’en ai un. Prendre très au sérieux leurs études. Profiter de la chance qu’ils ont d’être au Sacré-Cœur car l’école veut donner un enseignement de qualité qu’on ne trouve pas partout.

16. Avez-vous eu des professeurs qui sont encore en fonction aujourd’hui ?
En primaires, j’ai eu Madame Vermotte qui vient de prendre sa pension. Il y a également Madame Dupont qui termine également sa carrière et Madame Paternoster et Madame Dufour qui sont également pensionnées depuis peu. J’ai encore vu dernièrement Sœur Siret. Mes parents ont eu des contacts régulièrement avec Mère Matthys.

Un tout grand merci à Madame Diane Morandini pour le temps qu’elle a bien voulu me consacrer à répondre à mes questions !

Malo Alexandra, élève

n°6 | Photo de classe avec ses vieux bancs (par E. Le Bihan)

Assise dans cette classe, perdue dans mes pensées, tout en regardant par la fenêtre, j’attends... Mais j’attends « quoi » au fond ? Le chant d’un oiseau au lointain, le sifflement ou le battement d’ailes d’un oiseau-lyre qui ne reviendra pas ? L’arrivée d’un professeur installé dans ma mémoire ? Les rangs de mes camarades du temps jadis ? Je ne sais pas, je ne me souviens plus, je suis perdue… J’attends en fait un événement encore et toujours …

J’effectue de nombreux voyages intérieurs, des allers et retours dans ma boite à souvenirs. Une impulsion soudaine me tire de ma rêverie… Je me lève, évolue dans ce paysage nébuleux… Je commence à faire les cent pas… J’explore, je zigzague entre les bancs… Mon slalom m’entraine au premier rang où je me surprends à effleurer les encriers chacun à leur tour, du bout des doigts comme un sculpteur… Etrange sensation !

Puis ce fut le vieux radiateur dentelé qui attira mon attention : derrière celui-ci se réfugiaient des moutons de poussière, témoins eux aussi du temps jadis.

En me tournant vers le mur du fond, pendant que je contemplais les différentes cartes du monde, mes yeux se posèrent sur une petite armoire en bois poncé. Je l’ouvre et inspecte son contenu… Mon regard erra un moment sur les reliures vieillies des différents ouvrages qui s’y trouvaient : du « traité de mathématique » le plus basique au référentiel de français, en passant par des manuels de géographie, d’histoire, de sciences… Mon inventaire se terminait par les dictionnaires et les grammaires en tous genres…C’était comme le coffre-fort de la classe avec tous les ouvrages didactiques possibles et imaginables des enseignants… Je referme doucement la porte de cette armoire et mes yeux se posent sur les mesures de capacité. Je décide d’aller emprunter la « chaise » du professeur pour la transformer en perchoir. Je peux ainsi admirer de plus près ces sortes de cruches qui valaient respectivement un litre, deux litres, etc.…

Cela fait bientôt une heure entière que je suis seule dans cette classe que j’ai découverte par hasard au détour d’une étrange promenade dans un couloir. Me voilà littéralement plongée dans le passé… Je n’ai pas vu le temps passer !

C’est alors que je remarque une série de six affiches colorées que je n’avais pas vues directement : alors que je suis en train de les analyser, une cloche tinte… Machinalement, j’empoigne ma vieille sacoche en cuir, sors rapidement de la classe, cours dans les couloirs et me rue dans l’escalier pour éviter d’être en retard dans mon rang !

Je me frotte les yeux… Non…Non… Je n’ai pas rêvé.

Cette classe est en nous ! Je la retrouve très rapidement dans le bâtiment des primaires puisque ses vitres « murales » existent toujours !

 

Le Bihan Emilie, élève

n°7 | "Vague à l'âme" auprès de la petite cascade (par E. Mertens)

C’est presque l’image d’un paradis perdu, celui que l’on retrouve sur les cartes postales que l’on peut découvrir chez des brocanteurs…
Une image qui sent bon le passé ! Nous nous surprenons à avoir un sentiment de calme et de tranquillité, ce que l’on appelle la paix intérieure ? Qui sait ?

Soudain, nous imaginons nos Petites Dames du temps jadis venir s’asseoir au bord de cette cascade… Ce lieu nous parait idéal en effet pour les confidences de l’adolescence. On devine les chuchotements des rives, témoins de Prières sûrement aussi. Que de leçons récitées au pied de cette eau vive sans doute… Il n’y a plus qu’un pas à effectuer pour toucher le bonheur en imaginant les jeux d’antan… Comment ? C’est simple … Vous connaissez sans doute le geste magique de placer un coquillage tout près de l’oreille pour surprendre le murmure des vagues… Eh bien chez nous, il suffit de pencher l’oreille contre cet arbre situé juste à gauche de la cascade. Ça y est ? Vous le voyez ? On ne le voit que si on y prête attention … Vous commencez à entendre comme par enchantement les cris des enfants qui résonnent avec ces jeux improvisés…

Séance de plaisir à l’état pur juste en regardant et en écoutant…

Chaque monde existe en pensées : il suffit de prendre le temps de l’écouter pour le créer ! Le souvenir, les rires, les pleurs, la joie, le malheur… Tout ce qu’on arrive à voir doit rester secret car ce jardin est un véritable « jardin secret » ! Le mystère des souvenirs, des sentiments, le « jardin de toujours à jamais » dans les cœurs des élèves du Sacré-Cœur…

Mertens Emilie, élève

n°8 | Le Sacré-Coeur des années 70 (par N. Depré)

Pour comprendre comment vivaient les élèves du Sacré-Cœur auparavant, j’ai interrogé ma voisine qui a fréquenté l’école de 1973 à 1979. Je l’ai interviewée et je lui ai posé quelques questions sur la vie quotidienne de cette époque.

Première grande différence : au début des années 70, les garçons n’étaient pas admis à l’école.

Il y avait un pensionnat pour jeunes filles et beaucoup d’entre elles y restaient dormir la semaine car leur famille habitait en province.

Les filles devaient porter un uniforme : une jupe bleu marine, un chemisier bleu ciel, un pull bleu foncé et une cravate. Plus tard, les élèves ont demandé de pouvoir porter le pantalon en hiver.

A l’époque, les cours se donnaient également le samedi matin.

Les bâtiments ont changé à cause d’un incendie. Il a donc fallu détruire ce qui était abîmé et reconstruire.

A l’arrière, le parc s’étendait plus loin qu’aujourd’hui.

A la fin des années 60, les jeunes filles pouvaient même faire un tour en barque le long de l’étang.

Durant l’heure de table, elles pouvaient aussi jouer au tennis sur les terrains qui existent encore à l’heure actuelle mais qui sont maintenant inutilisés.

L’ambiance était très stricte.

La messe avait lieu tous les matins. Il fallait se taire à table lors des repas. Lorsque la Mère Supérieure entrait dans les classes, il fallait se lever. Et lorsqu’on la croisait dans le corridor, il fallait faire une révérence.

Les principales options étaient les « modernes » et les « latines ». A l’époque, on apprenait encore le grec. L’enseignement était très rigoureux. Il préparait bien à l’université.

L’atmosphère de l’école était familiale, le cadre verdoyant et plusieurs sorties étaient organisées pour les élèves.

Ma voisine, Charlotte Robben-Bonkain, en a gardé un excellent souvenir. Elle y a passé de bons moments avec ses camarades et elle estime avoir eu de très bons professeurs.

Depuis cinq générations, sa famille fréquente différentes écoles du Sacré-Cœur. Ses enfants ont également suivi le même parcours. Elle apprécie toujours l’environnement dont bénéficie l’école et la qualité de son enseignement.

Le Sacré-Cœur a évolué avec son temps, il s’est modernisé mais il a gardé les valeurs fondamentales qui le caractérisaient : la camaraderie, l’entraide, le respect des autres et un enseignement de grande valeur.

n°9 | Photo d'une "Grande Dame Blanche" (par A. Corbeau)

« Cette école est très belle et je lui dois une fière chandelle…

Cette année est une année spéciale qui sera géniale pour elle !

Merci pour tout ce qu’elle nous a appris, ou nous apprendra encore, petits ou grands !

J’aime repenser à ces superbes murs blancs « remplis » d’étudiants et à leur trésor, ses professeurs spectaculairement patients !

Je suis émue quand je passe devant cette Grande Dame ! Notre école adorée du passé ne va pas nous lâcher !

Avec le recul, je pense souvent à cette petite « valeur ajoutée » reçue en héritage suite à mon passage au SCJ : cette école m’a ouvert l’esprit, m’a donné ce que l’on appelle traditionnellement une très bonne éducation, des points de repères basés sur le respect de l’autre et la solidarité qui sont bien installés et surtout ancrés en moi … »

Ces mots sont de Fabienne De Wit (troisième rangée, deuxième élève en commençant par la gauche) qui a passé toutes ses humanités au SCJ et qui est maintenant chef de service en Urgences hospitalières.

n°10 | À la rencontre de Soeur Siret (par L. Dumont)

« J’ai eu la chance d’interroger Sœur Siret, installée dans la maison des Sœurs du Sacré-Cœur, rue de l’Abondance, dans le centre de Bruxelles.

Son prénom est Madeleine-Sophie : c’était en quelque sorte ma première épreuve : elle me l’a fait deviner en me disant qu’il était comme celui d’une

Sainte très connue dont le corps avait été conservé plusieurs années dans la chapelle du Sacré-Cœur… « Madeleine-Sophie Barat »

Rien qu’en prononçant ce mot, son visage s’illumine !

Sœur Siret a enseigné les langues germaniques ainsi que la religion de 1972 à 1986 ! En plus, Sœur Siret participait à toutes les activités qui se déroulaient dans l’école.

Il y en a eu des kilomètres de corrections pendant ces années…

Des listes d’élèves méthodiquement rangées que vous découvrirez bientôt en sont la preuve !

Que de visages en tête encore !

L’ambiance était très bonne d’après elle dans cette école grâce à la solidarité.

Pour elle, le Sacré-Cœur est une grande famille qui couvre le monde entier.

Elle a bien voulu me révéler quelques histoires d’autrefois liées à notre école et qui ne figureront sans doute jamais dans les annales du Sacré-Cœur !
Voici les anecdotes retenues …

Un jour, dans le cadre d’une expression orale néerlandaise, elle a demandé de préparer quelques phrases…Une élève a eu l’idée de s’inspirer d’un politicien à la mode, voire de lui « piquer » carrément sa phrase : cela a donné « Plus que jamais, votez Sœur Siret » !

Autre histoire de cours …

Lors d’un premier avril, une de ses classes a changé de local avec une autre : Sœur Siret arrive en classe comme si rien n’avait changé et commence son cours le plus naturellement. Notre professeur ne connaissait personne sauf un seul garçon et encore juste son prénom… Elle l’a appelé au tableau pour réaliser un exercice improvisé… Celui-ci ne sachant pas répondre, elle lui a reproché de ne pas s’être rappelé les cours passés alors … qu’elle ne lui avait jamais donné cours. 🙂

Nous avons évoqué l’épisode un peu plus sombre et sinistre de l’incendie de notre école… La veille, Sœur Siret m’a appris qu’il y avait eu une « fausse » alerte. Le lendemain, l’alarme incendie s’est mise de nouveau en marche mais cette fois-ci, ce n’était pas une blague, ni un exercice … La discipline était telle que l’école a été évacuée en un temps record ! Les élèves qui ne se doutaient de rien se sont dirigés avec leurs professeurs à leur emplacement de sécurité…Personne n’a été blessé !

A propos, j’ai appris qu’il y avait une salle de gymnastique auparavant située derrière les laboratoires de sciences dans le pavillon !
Je vais continuer à découvrir mon école, je le sens ! »

n°11 |  "Carnet de mémoire" (par A. Malo)

Quand je regarde cette photo, de nombreux souvenirs remontent à la surface de ma mémoire et j’ai l’impression d’être véritablement plongée dans le passé.

Je revois ces moments inoubliables d’élèves modèles, polies et respectueuses dans leurs uniformes tirés à quatre épingles, composés d’une petite chemise, d’une jupe plissée, de bas blancs bien remontés jusqu’en dessous du genou, d’un cardigan bleu sans oublier, pour couronner le tout, « le béret ».

Je sens encore l’odeur des pupitres et j’entends le silence qu’on nous imposait en entrant dans cette salle d’étude. Je revois également les sœurs qui étaient chargées de nous faire étudier et réciter nos leçons. Mes pieds ressentent encore le vide quand j’étais installée sur ces chaises un peu trop hautes pour moi… J’entends aussi les pas des professeurs qui surveillaient les examens !

Silence et discipline sur nos pupitres alignés en rangs d’oignons étaient de mise dans cette salle.

La vue sur le parc était imprenable mais il n’était pas question de rêvasser plus de quelques minutes… Nous étions vite rappelées à l’ordre.

Aujourd’hui, j’ai appris que cette immense salle d’étude située au rez-de-chaussée du bâtiment blanc que vous découvrez, a été transformée en quatre classes et qu’une salle de fitness occupe même le milieu de cette ancienne pièce.

Il parait qu’un couloir très sombre coupé en deux parties amène les élèves dans leur classe… Il y aurait juste à côté un immense foyer : ce n’est plus tellement un lieu d’étude mais plutôt un lieu d’échanges animés pendant les temps de midi et les récréations …

La grande terrasse vitrée, témoin de ce qu’on appelait « l’Orangerie » du Baron Bonaventure, et son couloir n’existent plus depuis longtemps … Mais il parait que la vue sur le jardin est toujours extraordinaire !

Un self serait installé dans l’aile gauche du bâtiment…

Voici une image d’archives de votre self alors…

J’ai vraiment hâte de découvrir ces transformations !

n°12 | Interview de Véronique Philips (par C. Van de Sype)

Quel est ton meilleur souvenir du Sacré-Cœur ?
Mon meilleur souvenir est le voyage de rhétorique en Italie. C’était très agréable et on voyait les professeurs différemment qu’en classe. Par exemple, on avait un professeur qui était très sévère en classe alors qu’elle était très gentille lors du voyage.

Et ton pire souvenir ?
L’incendie ! J’avais eu très peur car on était coincés dans un couloir où il y avait beaucoup de fumée ... On était dans le noir et on ne savait pas respirer. C’était stressant aussi de n’avoir aucune nouvelle de ses amis ou alors de ses frères et sœurs car on se demandait s’ils étaient bien sortis du bâtiment.

Il y avait une sortie par devant, du côté de la rue et une sortie par derrière, du côté du jardin. On ne savait donc pas forcément les voir.

Ce qui était chouette, suite à cela, c’est que toutes les quatrièmes, cinquièmes et sixièmes se retrouvaient dans les locaux d’une école néerlandophone et il y avait une très bonne ambiance. Les professeurs faisaient la navette entre les bâtiments !

As-tu un bon souvenir d’un prof en particulier ?
Un professeur de sciences m'a marquée: elle m'a enseigné les sciences de la première à la troisième et puis est devenue ma prof de biologie de la quatrième à la sixième. C’était vraiment une chouette prof car elle se faisait bien respecter et elle était exigeante mais juste. Si je suis maintenant prof de sciences, c’est grâce à elle !

Qu’est-ce qui t’a le plus manqué en quittant le Sacré-Cœur ?
Le fait qu’on soit beaucoup moins suivis à l’université qu’au Sacré-Cœur de Jette. En effet, à l’université, on était 500 par salle alors qu’au Sacré-Cœur, on n’était que 25 par classe...

Y a-t-il quelque chose que tu n’as pas apprécié au Sacré-Cœur ?
Lorsque j’étais en primaire, il y a quelque chose qui nous faisait toujours peur. C’est que chaque année, on allait dans la chapelle voir le tombeau de Madeleine-Sophie Barat. C’était très impressionnant!

Quel était ton coin préféré au Sacré-Cœur ?
Dans le parc, il y avait une sorte de grotte. On allait s’y réfugier à chaque récréation pour un peu discuter. C’était très sympathique.

As-tu une anecdote à nous raconter ?
Lorsque j’étais petite, on était obligées de porter des chaussettes blanches. Mais on trouvait que porter des chaussettes avec des sandales, ça faisait cloche ! Alors, les jours où quelqu’un contrôlait si on avait bien des chaussettes, quelques filles lançaient des paires de chaussettes par les fenêtres de la salle des fêtes à des filles qui n’en avaient pas.

Une autre anecdote : on trouvait que les horaires étaient très bien faits : le midi, les filles du Sacré-Cœur allaient à Saint-Pierre pour voir leurs copains car elles finissaient plus tôt que les garçons.

A la fin des cours, c’était les garçons de Saint-Pierre qui finissaient plus tôt et c’est eux qui allaient rejoindre les filles.

Du coup, elles n’étaient plus concentrées à la dernière heure de cours car elles étaient trop occupées à regarder les garçons...

n°13 | 50 ans passés au Sacré-Coeur (par B. De Gernier)

Le Sacré-Coeur de Jette fête ses 175 ans, quel évènement !

Nous avons déjà fêté ses 150 ans et j’ai l’impression que c’était hier. Le temps passe si vite.

Le Sacré-Coeur de Jette représente pour moi, près de 50 ans de ma petite vie. J’y suis arrivée à l’école primaire, j’y ai fait mes humanités et j’y suis revenue comme professeur pendant plus de 30 ans. Quand on aime, on ne compte pas!

Alors, vous pensez bien que pour les souvenirs, je ne suis pas en manque! En voici quelques-uns...

L’école primaire, les meilleurs souvenirs.
Des institutrices souriantes nous faisant de beaux dessins dans nos carnets de poésie, les classes de neige, les cours de calligraphie donnés par Mère Detchou, les fancy-fairs, les rubans roses... Quelques moins bons souvenirs : cet horrible béret qu’il nous fallait porter dès que nous sortions de l’école, les séances de tricot et broderies surveillées par la gentille Soeur Augustin.

Les humanités.
Changement d’uniforme : plus de béret, apparition de la cravate, le tablier chasuble bleu marine, la tunique de gymnastique, les mantilles (noire pour les messes de semaine, blanche pour les messes de fête), les gants blancs, l’interdiction du port de pantalon sauf sous la jupe (quelle horreur !), les bas nylon autorisés à partir de la rhéto,...

Le Sacré-Coeur, grâce à l’internat, était un petit monde cosmopolite. Nous étions en contact avec des élèves de différents horizons. Encadrées par un “triumvirat” composé de Mère Dubois, la maîtresse des études, Mère Gérard, la trop gentille maîtresse générale et l’impressionnante mais charmante Mère Janssens, maîtresse de la discipline. Cette équipe organisait à merveille notre vie quotidienne. Pour les aider dans cette tâche, un corps professoral à majorité féminine.

Les journées commençaient par le rassemblement dans la grande salle, pour les externes et dans la salle d’étude, pour les internes. Dans la grande salle, chaque classe avait sa place et était sous la surveillance d’une aînée. La maîtresse générale venait annoncer les nouvelles du jour et ensuite, classe par classe, les internes et les externes empruntaient le grand escalier de bois pour rejoindre les classes sous la direction d’un professeur.

Les humanités m’ont laissé de nombreux souvenirs. Parmi les professeurs qui m’ont le plus marquée, au risque d’en oublier certains, Mme Scraeyen, Melle Christiaens, Mme Overlau et ses interminables corrections, Melle Van den Kerchove notre génie de laboratoire, Melle Nachtergaele et les compétitions sportives, Mme Rémy son élégance et ses épuisantes dissertations, Mr Noirhomme notre professeur de math révolutionnaire, l’Abbé Nepper, Melle Levieux, Mme Wingens, Melle Munier que nous avons mariée mille fois avec Mr Potmans, Melles Peemans et Wollaert,... Melles d’Udekem et Chantillon complétaient cette équipe au niveau de l’encadrement. Sous leurs airs sévères cadrant avec leur fonction, se cachaient une gentillesse et une grande écoute. Je m’en voudrais d’oublier Mère Parmentier qui fut notre directrice en fin d’humanités et qui m’a donné la chance de commencer ma carrière de professeur au Sacré-Coeur.

Le Sacré-Coeur nous offrait également un épanouissement religieux et culturel. C’est le souvenir des congrégations, des récollections, des cinéforums, des sorties théâtrales, des fêtes théâtrales, tout cela grâce au grand dévouement de nos professeurs...

Vraiment, avec le recul, on se rend compte que c’était une vie tranquille dans un petit monde priviligié et très “cocoon”.

Alors merci, vraiment MERCI !

n°14 | Les racines d'une vie depuis 1959 (par C. Englebert - Bils)

Avant tout: Coucou à mon amie de Classe, Brigitte, qui sans concertation a envoyé "la suite" de mon témoignage.

Bonjour à tous ceux qui "naviguent" sur le site des 175 ans du Sacré-Coeur de Jette !

En découvrant les photos qui retracent ces années à Jette, je sens l'odeur de la Grande Chapelle, celle de la Châsse, celle du grand couloir si sombre et froid qui reliait le bâtiment des primaires à celui des humanités; j'entends mes pas résonner dans "l'escalier de bois".
J'ai envie de participer à cette célébration en témoignant des nombreuses années passées au sein de cette belle institution !

C'est en 1959 que je rentre en première année primaire: quelques souvenirs me viennent pêle-mêle à l'esprit:

  • Hommage à notre Chère Mère Matthys: elle apparaissait tous les matins à la fenêtre de son bureau qui donnait sur la cours de récréation, au son d'une petite cloche qu'elle agitait, nous la saluions par une belle révérence !

  • La révérence, nous la faisions aussi chaque fois que nous la croisions dans les couloirs et lors de la remise du bulletin, chaque vendredi à 15h30.

  • Hommage également à Mère Van Ravensteyn qui me donna cours en 3ème primaire et dessinait avec une telle pureté que nous lui demandions d'illustrer nos images de première communion.

  • Ah ces fameux "rubans roses" reçus après quatre beaux bulletins - nous les portions en bandoulière lors de célébrations officielles (messe, remise des bulletins, fête, ...). Pour ne pas le salir, nous recevions un cordon rose à mettre tous les jours sur notre tablier bleu ciel (souvenirs, souvenirs, ...).

  • L'uniforme était fourni par l'école. Il devait être acheté à la "procure", ce bureau situé dans le couloir des 5èmes, juste à l'entrée "des cuisines", où les élèves de 7ème et 8ème primaire apprenaient l'art d'être de (futures !) bonnes maîtresses de maison (cours de cuisine, couture, économie, et de bonnes manières ...).

  • Je suis encore l'odeur de ces petits plats mijotés que les élèves de 5ème primaire avaient le privilège de goûter vers 11h00 du matin.

  • La petite Chapelle très moderne située en haut du bâtiment des primaires.

  • Ah! Les premières classes de neige à 2000 FB pour dix jours de rêve, et que dire des fameuses valises en carton !

  • ......

Les souvenirs affluent, je pourrais m'éterniser, et je suis certaine que beaucoup pourraient enchaîner sur ce texte...

J'ai été "élève" jusqu'en 1971, puis "professeur" depuis 1975. Entre les années 1992 et 2008, c'est en tant que Maman que je fus présente au Sacré-Coeur de Jette car mes 4 enfants y ont fait leur scolarité. C'est dire si le Sacé-Coeur a été et reste la toile de fond de ma vie...

Soeur Chantal de Jonghe a même organisé une chorale de sympathiques élèves chanteurs et musiciens qui ont si gentiment animé la messe de notre mariage en 1980.

Merci au Sacré Cœur d'avoir toujours été présent, merci d'être à l'écoute de tous et de faire revivre 175 années consacrées à la jeunesse.

n°15 | Souvenirs insolites d’un parcours atypique au Sacré-Cœur de Jette (par J. Allaert ép. Vranckx)

1 septembre 1951, mon premier jour au Sacré-Cœur et j’y suis toujours ; passant du statut d’élève à celui de grand-mère d’élèves.

J’y ai navigué en :

4°, 5°, 6°, ET 7°, 8°primaires
Avec, en tant que Directrice, : Mère Matthijs qui nous « convoquait » dans son bureau à chaque retraite !
En 4°, Madame Suzanne, mariée (oh exception, elle dut démissionner en fin d’année car elle était enceinte)
Mademoiselle Copin (notre terreur et même celle de mes parents) en 5° et, en 6,° Mère Hanquet.
Les cours d’éducation civique du samedi après-midi (en 7° et 8°)
Les locaux des « Croisées » dans les greniers transformés en classes depuis et les jeux dans le parc.

2° et 3° professionnelles
Avec à la clef un diplôme de sténodactylo et un d’aide-comptable et, à l’affiche aussi, des rudiments de couture et de cuisine ; deux messes par semaine et la confession hebdomadaire très conseillée !
Ceci sous la houlette de Mère Dethioux qui nous pinçait les jambes lorsque nous montions les escaliers afin de vérifier si nos jambes étaient bien habillées (début des bas « sans couture »).
Le nettoyage hebdomadaire des locaux que nous occupions, dont une « classe » au Petit Château il fallait en récurer le parquet dans le sens du bois(ce qui faisait émerger la mousse) et rincer, dans l’autre sens afin de la faire disparaître !

Maman d’élèves de 1971 à 1991
Avec tout ce que cela implique en tant que membre du comité de parents et du comité des fêtes.
Les fancy-fair primaires pour lesquelles nous avions couru à 6 en province pour mettre sur pied la première raclette et pour l’accompagner, les kilos de pommes de terre cuites au secondaire.
N’oublions pas les kilomètres de spaghetti et les milliers de grains de riz, les litres de vinaigrette, +, …!
Les folles journées des lendemains de fancy-fair, où profs et parents fatigués se partageaient les restes dans une ambiance d’enfer après avoir ramené à leur place originale les tables, chaises, tabourets, porte-manteaux, comptoirs, boissons,…lavés et fait le décompte des assiettes, couverts, … sans oublier les salières prêtées par Mademoiselle d’Udekem.
L’année de l’incendie et la grande entraide des profs, élèves, parents ainsi que, dans notre living, l’odeur de fumée que dégageaient les documents comptables qu’il fallait remettre en ordre.
Et la fête des 150 ans, deux jours de fête, un énorme chapiteau où il y eut plus de 500 couverts et Sandra Kim qui gagne à l’eurovision (ambiance assurée à la soirée dansante) ; Mère Parmentier « dans tous ses états.. amusants » avec, encore, plic, ploc : la quête infructueuse par Monsieur Macq d’un « ustensile » qui pourrait lui fournir l’eau frémissante indispensable à un bon café, les pas moins de 300 couverts marqués au vernis à ongles par Madame Léonard ( sauf ceux prêtés par le Collège, reconnaissables entre tous de marque « Verbelen – inox ») !

Pour terminer en tant qu’épouse d’un membre du CA, maman de prof et grand-mère
Statut toujours en cours et nettement plus relax.

C’est avec joie que je participerai à la fête des 175 ans.

n°16 | Deux anciennes élèves et professeurs du Sacré-Coeur de Jette se rappellent... (par deux "vieilles branches" de Jette)

- Depuis quand connais-tu le Sacré-Cœur de Jette ?

- Oh … cela fait bien longtemps déjà, comme toi sans doute, depuis plus de soixante ans ! Il y eut d’abord les maternelles avec Mère Isabelle à l’externat ; à l’époque, on appelait cela le jardin d’enfants. L’externat était un bâtiment situé dans le grand parc du Sacré-Cœur .

- Oui, je me rappelle bien, entre les jardins de la rue Dupré et le Petit Château, à peu près où se trouve actuellement l’entrée du Parc Roi Baudouin à côté des primaires.

- Mère Isabelle adorait ses petits élèves et avait l’art de nous raconter à l’aide de son théâtre de marionnettes chaque jour un épisode de l’Histoire Sainte et aussi d’autres histoires. Nous étions ravis et écoutions attentivement.

- Te rappelles-tu les petites tables et chaises peintes en vert pâle ?

- Oui bien sûr, et également les longues promenades en musique dans le magnifique parc, nous formions un véritable petit orchestre avec les tambours, les trompettes et autres instruments.

- Oui et en chantant avec les quelques petits garçons envoyés par des mamans anciennes du Sacré-Cœur. Ce furent évidemment nos premiers petits amis !

- Il ne faut pas oublier le petit potager que nous entretenions avec soin, le bac à sable où nous nous disputions parfois pour une petite pelle ou un râteau et évidemment la terre glaise que nous allions récolter au bord du Molenbeek qui coulait au fond du parc. Comme c’était gai de pouvoir se salir les mains !

- J’ai ensuite commencé mes primaires au Petit Château où j’ai passé trois premières années merveilleuses avec Mère Naveau comme directrice. A cinq ans j’ai fait ma Première Communion dans la grande chapelle malheureusement démolie et où se trouvait aussi la Châsse de Mère Barat.

- Moi j’ai fait ma Première Communion dans l’ancienne chapelle de l’Ecole Primaire. Le bâtiment de l’externat présentant des risques d’effondrement fut interdit d’accès et plus tard démoli.

- Oui, c’est comme cela que j’ai commencé mes primaires au Petit Château.

- Et moi, quelques années plus tard, au n°2 de l’avenue du Sacré-Cœur chez Mère Matthijs, encore actuellement le bâtiment des primaires. En première et deuxième année j’ai eu Mademoiselle Ghislaine qui nous jouait du violon en classe quand nous avions bien travaillé. Te souviens-tu de Mademoiselle Copin ?

- Oui, évidemment , à la fancy fair c’est elle qui tenait le stand de la pêche aux bouteilles. Et Mère Hanquet, qui ne s’en souviendrait pas …

- Oh oui, Mère Hanquet était un véritable boute-en-train qui nous faisait répéter tous les chants du « Tiouli ».

- C’est elle aussi qui nous a appris à marcher sur des échasses les samedis après-midi car nous faisions partie d’un mouvement de jeunesse qui s’appelait « Les Croisés ». J’ai terminé mes primaires avec Mademoiselle Georgette .

- Après notre Profession de Foi à l’église Saint-Pierre pour moi et Saint-Joseph pour toi, ce fut le grand passage en humanités au n°8 de l’avenue du Sacré-Coeur. On y avait accès que moyennant un petit examen d’entrée dirigé entre autres par Mère Parmentier.

- C’était encore un Pensionnat, fréquenté essentiellement par des jeunes filles « bien » venues des quatre coins de Belgique et même parfois du bout du monde. Il y avait aussi « les petites externes » comme on nous appelait, qui venions pour la plupart de Jette ou des environs compléter les classes.

- Et Mère Janssens , la maitresse de discipline, t’en souviens-tu ?

- Oui bien sûr, dans la grande salle d’étude où régnait le silence, du haut de son haut pupitre, elle ne nous quittait pas des yeux. De temps en temps, nous levions le doigt pour aller « à la fontaine » ( c’est ainsi qu’on appelait les toilettes en ce temps-là au Sacré-Cœur), pour bavarder et nous distraire sous l’œil endormi de la religieuse qui surveillait les lieux en tricotant.

- Et si on parlait un peu de l’uniforme ? Il était très strict : jupe bleu marine, pantalon proscrit été comme hiver, chemisier à longues manches bleu clair ou blanc pour les grandes fêtes religieuses avec les mantilles et les gants assortis. A une certaine époque, la cravate bleu marine était également de rigueur. Et pas question de déroger à ces règles même par les grandes chaleurs.

- Les religieuses aussi avaient un uniforme, de longs vêtements noirs et une cornette blanche et cela a duré très longtemps.

- Oui, bien plus tard il y a eu du changement là aussi : vêtements gris foncés et plus court et elles ont troqué la cornette contre un foulard.

- Te souviens-tu si nous faisions beaucoup de sport à l’époque ?

- Pas tellement, mais nous aimions tant le magnifique parc que pendant les grandes vacances nous y revenions à vélo pour jouer au tennis et faire un tour en barque sur l’étang. Chaque matin, je faisais un sprint jusqu’à l’école pour ne pas arriver en retard et à quatre heures, je portais parfois le cartable de Mademoiselle Levieux, mon professeur de grec pendant cinq ans, qui prenait le même chemin.

- Et voilà que quelques années plus tard, nous nous retrouvons toutes les deux professeurs en humanités. Toi de langues modernes et moi de français. Les années passent et avec elles arrivent le rénové et les premiers garçons : d’abord un, puis trois dans une classe et ensuite ça y est : la mixité s’installe.

- Oui, avec le rénové il faut penser à de nouveaux cours susceptibles d’intéresser ces jeunes têtes blondes : on appelait cela les activités complémentaires. C’est ainsi que j’ai donné pendant quelques années le cours de « Connaissance et Protection de la Nature ». Le parc s’y prêtait à merveille. Nous y partions à la découverte des plantes, arbres, fleurs, oiseaux … Les élèves étaient ravis.

- De mon côté, j’ai essayé de transmettre en première et deuxième humanités la connaissance approfondie de leur langue maternelle par la lecture des chefs-d’œuvre de la littérature, qui les amène à bien écrire et rédiger. En novembre 1985, élèves et professeurs sont sortis indemnes de l’incendie grâce aux pompiers et surtout protégés par Mère Barat qui comme toujours veillait sur « ses enfants ». Les bâtiments furent remis à neuf et en 1986, ce fut la grande fête du 150ième anniversaire.

- C’est à cette occasion que j’ai eu l’honneur de planter un arbre commémoratif. Nous voilà déjà vingt-cinq ans plus tard, il doit avoir bien grandi depuis. De nombreuses générations se sont succédé dans les murs de notre école. Les enfants de tous les anciens et anciennes perpétuent l’esprit inculqué par « nos maisons ». Vive le 175ème anniversaire où nous espérons tous les rencontrer les 28,29 et 30 avril prochain. Et en route pour le 200ième anniversaire !

« IN CORDE JESU »

n°17 | Souvenirs, souvenirs... 45 ans de vie au Sacré-Cœur ! (par Monique Lemaître, élève puis professeur en secondaire)

Pendant la guerre, à l’externat, Mère Isabelle s’occupait du jardin d’enfants que de sa petite taille, elle dépassait à peine. Par contre, son autorité était aussi grande que son amour des petits. Pour l’Annonciation, elle préparait « la Petite Marie ». Chacun avait son rôle dans cette espèce de procession qui circulait dans toutes les classes. Il s’agissait de « Petites Maries » touchantes, qui ressemblaient à des anges avec leurs ailes supposées rester en équilibre sur de petits dos de cinq ans. Nous adorions les voir arriver en classe, précédées de leur air de tambourins et de trompettes.

A propos de procession, il y avait aussi celles auxquelles toutes les parties de la Maison participaient, pensionnaires et externes. Les tapis de fleurs qui les encadraient étaient superbes dans mon souvenir, bien plus beaux que ceux de la Grand-Place de Bruxelles. On avançait en rangs bien droits en uniforme parfait, les rubans et cordelières y mettant une note de couleur. Hélas, parfois il se mettait à pleuvoir : celles qui avaient la chance de se trouver à la hauteur des rhubarbes sauvages s’abritaient sous leurs feuilles.

Nous allions une fois par an au bois. C’était une journée exceptionnelle, car des jeux y étaient organisés : je me souviens d’une chasse au trésor... qui n’était pas « juste » du tout : les mères habillées avec leurs longues jupes cachaient le trésor dans les orties ! Nos jambes, pourtant protégées par de hautes chaussettes blanches, gardaient des souvenirs « piquants » de cette chasse.

Je me souviens également d’une interminable partie de cache-cache, d’un savoureux pique-nique, et de délicieux goûters.

Bien que ce bois n’appartienne plus depuis très longtemps à l’école, on l’appelle encore et toujours le Bois du Sacré-Cœur !

n°18 | L’allée au bâtiment mystérieux... (par G. Joris)

Belle Allée,
De loin, tu me fais penser,
A une hêtraie,
Bien organisée.

De chaque côté,
Autant d’arbres sont plantés,
Mais au bout de la rangée
Un bâtiment est implanté.
Qui est-il vraiment ?
Je me le demande évidemment,
Mais à aucun instant,
Le mystère présent,
N’est dévoilé,
Ou ne sera percé...

n°19 | La petite chapelle dans la prairie (par K. Tran)

Voilà une photographie aux couleurs anciennes qui reflète bien le souvenir d’un certain passé !

Cette petite chapelle blanche, nichée au cœur de notre école, semble vivante et appréciée !

Elle se tient toujours droite et imposante, accueillant chaque jour quelques prières. C’est son unique respiration ! Elle résiste encore et toujours ...

Une petite sainte croix perchée sur son sommet accompagne et surtout guide notre âme!

Un immense vitrail attire notre regard vers le ciel !

n°20 | Le petit pont que l’on traversait naguère... (par G. Joris)

Sur ce pont, tant d’élèves ont défilé,

Qu’ils soient oui ou non accompagnés...

Il  avait une réelle importance,

Car en lui les élèves avaient confiance !

On passait,

On repassait...

Evidemment,

Tous étaient contents,

Lorsqu’à la récré,

Toujours sacrée,

Ils pouvaient le retrouver,

Et enfin s’amuser

En toute gaieté !

J’entends d’ailleurs encore les cloches sonner,

Et les élèves voulant y rester !

Mais ils ne pouvaient guère s’opposer

A la règle imposée !

n°21 | Mon Sacré-Cœur (par B. Izere)

Sûr
 Accueillant
 Comme chez soi
 Rayonnant
 Émotion
 
 Cristallin
 Opale
 Epanouissement
 Uni
 Ravissant
 
 Disposé
 Épatant
 
 Jade
 Elégance
 Trop bien !
 Top
 Euphorie 

n°22 | Impressions de rentrée d’un Petit «Bleu»...

«Journal de bord » d’un élève de première année secondaire

C’est l’opération « RAS » dans la tête en me levant. J’éprouve même un petit bonheur qui plane en moi…

Le temps avance et l’échéance aussi…Je me rapproche de l’heure de la rentrée à la « grande école »…

Zut… Sensation incontrôlable… Voici le premier frisson de l’année alors qu’il fait grand soleil dehors. Changement climatique à bord de ma petite tête… Je dégouline à présent alors que les degrés ne sont finalement pas si hauts ? Je n’arrive pas à comprendre mon attitude… 🙂

Mon petit cœur bat la chamade…

Cela s’amplifie à chaque pas… Je ressemble à un astronaute dans l’apesanteur. Je n’avance plus… LE STRESS… Non !!!! Pas ce mot !!!! Et en plus ce n’est pas un rikiki stress, c’est la puissance max qui s’affiche… Je refuse de l’accepter dans mes « contacts » !

J’ai toujours considéré que le stress était pour les petits…Me voilà bien attrapé(e)…

Je ne stresse pas puisqu’il y juste quelques petits mois, j’étais le « grand » de la cour des primaires. C’était vers moi que l’on venait se réfugier et demander conseil… La vie serait donc comme une grande partie de jeu de l’oie ? Je me retrouve une fois de plus devant la case « départ »…

Ouf, première étape…J’ai réussi à franchir la ligne d’arrivée du jour : je viens de passer la grille des humanités. Quelle épreuve ! Certains parents nous font signe : on dirait un départ en voyage ?! Certains vont-ils agiter un mouchoir en guise d’au revoir? D’autres paraissent plus serrés que leur enfant et osent pénétrer sur l’esplanade pour atteindre la deuxième grille… J’ai envie de rire. C’est presque l’élève qui rassure les parents.

Je remarque une maman qui a été engagée comme « porteuse » alors que le cartable semble si léger. Je croise par hasard le regard de sa fille qui, gênée, essaye de cacher cette scène.

L’école est immense !!! Il y a des élèves partout !!! Je reste sous le préau à attendre le signal de rassemblement des nouveaux élèves…Je me sens un peu seul(e) puisque je n’ai pas encore repéré mes ami(e)s… Mes regards sont de véritables « avis de recherches » Help ?

Voici à présent l’appel pour la composition des classes : c’est le silence total sauf quand les premiers rangs commencent leur défilé vers les classes ! Les onomatopées sont alors bien au rendez-vous… La répartition des élèves avance… Je me surprends à croiser les doigts pour ne pas me retrouver seul(e).

Je vois ensuite des groupes d’élèves guidés par des « grands » qui passent devant moi : je capte des regards perdus.

Accrochez-vous ! « Tournez jeunesse »…

La visite de l’école commence enfin et nous découvrons un véritable labyrinthe. Zut encore une fois… J’ai oublié ce matin d’emporter avec moi ces sacrés points de repère : mes petits cailloux souvenirs de vacances à semer partout discrètement pour me retrouver…

Nous voilà en classe : un professeur appelée titulaire nous présente l’organisation des cours. Nous aurions un professeur différent pour chaque cours presque ?… J’ai une sensation de vertige!! Les règles de base bien présentes aussi dans le journal de classe nous sont rappelées : par exemple celle de bien garder le silence total dans les rangs. Nous allons bien vite nous comporter comme des élèves modèles et travailler comme on dit dans la cour des grands. 🙂

A la fin de cette journée, nous avons retrouvé nos parents qui en voyant notre mine enthousiaste ont évacué eux aussi tout stress devenu bien inutile. 🙂

Une phrase me vient à l’esprit quand je repense à cette rentrée… « Que du bonheur », rien que du positif que je vais essayer de bien engranger aussi au niveau des points dans les prochains bulletins. J’ai l’impression que j’ai déjà grandi depuis que je suis ici près de vous.

L’accueil est très fort, je me sens bien entouré(e) : je ne l’oublierai pas.

Dans cinq ans, si tout va bien, quand mon heure sera venue également de jouer le guide auprès des jeunes de l’école, je penserai sûrement à ces quelques lignes que vous lisez en ce moment. 🙂

Moi, petit « bleu», élève de première année secondaire au Sacré-Cœur de Jette.

Septembre 2010

© Thérèse Hermand

n°23 | Sourires et bonheur au Sacré-Cœur de Jette... (Article paru en septembre 2009 dans la revue « En famille » de l’ANASC)

« Eh bien, il fallait y croire : le miracle s’est accompli ! »

C’est par ce cri du cœur qu’Evelyne et Michel nous ont écrit du Brésil via la publication de leur revue « Crianças Do Mundo ». Cette brochure tient décidément bien son nom de véritable « trait d’union » entre nous !

« Que du bonheur ! » … Nous avons essayé de participer à la relance de ces petits « moteurs de recherche » de générosité autour de nous et on dirait que la mission a plutôt été réussie …Les élèves ont donc répondu « présents » à l’appel des différentes associations que l’équipe SColidarité avait décidé de soutenir...La participation de pratiquement tous les élèves de l’école a permis de récolter une magnifique somme puisque il s’agit de 30 000 €. Il faut savoir que l’objectif de départ que l’on s’était fixé et qui nous semblait déjà très impressionnant était de 25000 €… Il a bel et bien été dépassé …Nous l’avons entendu souvent depuis quelque temps mais il est important de le répéter encore et encore… La bonté ne devrait jamais connaitre de crise malgré ce que l’on appelle à présent la Grande Crise mondiale de 2008… « Incroyable ? »... Mais pourtant vrai !

Notre opération ne fait que confirmer que la passion d’aider les Autres mène à tout. La recette ? Il suffit d’y croire et de mettre entièrement « sa petite machine » en route ! Les étoiles s’allument alors en nous et notre regard arrive à convaincre qu’il faut aider ceux qui sont dans le besoin… C’est aussi simple que cela.

Chronique d’une très belle histoire. Le premier «coup de cœur» a eu lieu en février de cette année. Il s'agit donc d'une aventure très récente. Les premiers ingrédients se sont rapidement mis en place : création d’un logo réunificateur par le professeur de dessin de l’école, Madame Michel, choix de la couleur par le Conseil des élèves de l’école et puis commande proposée aux élèves. Première surprise de taille ! Nous avons constaté lors de la vente en moins d’une semaine de 800 t-shirts que tout le monde avait envie de se bouger…

Et puis il y a eu cette semaine de sensibilisation organisée à l’école… Nous avons rencontré des êtres vraiment exceptionnels qui nous ont parlé de leurs associations avec conviction et amour. Toute l’école était concernée… Amélie, de la Congrégation du Sacré-Cœur, est venue nous parler de la Communauté des Potiers qui vient en aide à des personnes défavorisées du centre de Bruxelles, Marie-Françoise est venue témoigner de la difficulté que rencontraient certains élèves du Sacré-Cœur de Kimuenza en RDC suite à la destruction du mur protecteur de leur école, Brigitte et Paul nous ont fait découvrir la réalité quotidienne des enfants des favelas du Brésil, quant à Vincent, il nous a révélé les difficultés et surtout l’engrenage dans lequel se retrouve un alcoolique. C’est surtout grâce à leur énergie communicative que chacun a mis une part de « soi-même » dans la réalisation de ce projet.

Très rapidement ensuite, notre « grand » rendez-vous du mercredi 25 mars 2009 est arrivé. Nous l’attendions avec une réelle impatience.

Tous les élèves avaient revêtu leur t-shirt rouge… Chaleureuse impression: on n’a vraiment pas l’habitude de voir d’autres couleurs que le bleu ou le blanc dans notre école. Tout ce rouge mettait de la vie dans nos couloirs et animait non seulement nos cœurs mais aussi notre cour de récréation. Notre espace vert était transformé le temps d’une après-midi en espace passion. On se sentait plus gais et plus forts, tous unis pour une bonne cause…

Dès la fin des cours, une délicieuse odeur de hot-dogs, de crêpes s’était répandue dans les couloirs devant nos classes et nous envoûtait… Une espèce de chatouillement des narines qui réveillait nos appétits d’adolescents … Ambiance musicale et festive également au programme. Plus moyen de résister… On se dépêche...

En piste pour le pique-nique géant organisé sous le préau. Nous découvrons nos professeurs transformés en super cuistots pour l’occasion. Il fallait capter un maximum d’énergie pour donner à nos corps la force de réaliser le défi en effectuant un maximum de tours lors de "notre" course relais. L’énergie semblait débordante, il faut dire que les hot-dogs étaient géants 🙂

14h… Le coup d’envoi était lancé.

« Tournez jeunesse… »… ça y est, c’est une véritable vague rouge qui déferlait dans le parc… Pas de « vague à l’âme » en ce jour… Tous les élèves semblaient très heureux.

L’itinéraire de la course était bien tracé grâce à la complicité de certains professeurs qui connaissent le parc par cœur… Pas de détours possibles.

Les bâtons relais étaient peut-être pleins de sueur et nageaient néanmoins dans un bonheur parfait. Certains ont d’ailleurs été gravés ou simplement tatoués pour symboliser leur classe : ils seront pour longtemps les témoins inoubliables de cette journée.

Les tours s’enchainaient en harmonie parfaite… A bout de souffle ? Nous ? Jamais…Les slogans créés par plusieurs classes rythmaient les pas cadencés… « Aux pas camarades, aux pas camarades, aux pas, aux pas, aux pas… »Certains élèves, pas du tout sportifs, diront par après que c’est comme s’ils avaient senti une force dans leur dos. Il arrive dans la vie que certains événements nous donnent des ailes et bien, ce jour-là, nous avons senti des petites ailes nous porter très loin justement…

Cet élan a suscité beaucoup d’encouragements de la part de toutes les personnes qui ne couraient pas mais qui avaient quand même voulu montrer leur participation à la réussite de cet après-midi. Personne n’était là en simple spectateur, tout le monde semblait « Acteur ».

On a souvent serré nos petits coudes les uns contre les autres pour se réchauffer car la pluie avait tenu elle aussi à être présente.

Aucun découragement ne s’affichait malgré les quelques chutes. C’est bien simple : tous les mauvais moments étaient effacés directement, aucune empreinte ! On ne voulait se souvenir que des bons moments : on "relativisait" et on se relevait d’ailleurs rapidement pour filer « relever » les résultats de sa classe pour voir si "cela tournait bien".

Vers 15h, les compteurs des classes affichaient déjà de bons scores à vous donner parfois le vertige ! En effet, les élèves et certains professeurs continuaient à se transformer en « satellites » avec leurs passages en boucles…

Il suffit parfois de presque rien pour rendre les autres heureux… Courir, sourire, encore et toujours…

On avait tous en tête le rêve de se dépasser voire de se surpasser, d’aller plus loin en nous et pour vous… Il n’y avait pas de trophée, pas de prix, pas de place à gagner dans cette course, juste de l’amour et c’était le plus important à nos yeux.

Le dernier tour, le final, c’est tout simplement magique…Toutes ces jambes qui courent ensemble avec la même ardeur… Nous avancions en pensant aux questions qui nous turlupinaient : est-ce que nous arriverions à notre défi fixé par chaque classe… Nous laissions place à notre imagination… Nous repensions aux différents témoignages et ressentions ces différences de vie d’enfants de notre âge comme des blessures.

A la fin, on était un peu fatigué mais en même temps très heureux d’avoir contribué à faire bouger l’école.

Comme un clin d’œil, le soleil a alors fait son apparition à la fin de la course et semblait nous faire comprendre que lui aussi nous soutenait !

16h. Fin des festivités et annonce des résultats.

Petits mots de clôture en messagers de l’Espoir… "Nous ne sommes que de petites gouttes dans l’Océan mais si ces petites gouttes n’étaient pas là, il n’y aurait aucun Océan…"

C'est l'image d'un hymne à la SColidarité. Ces deux petites lettres placées devant le mot « solidarité » renforcent encore plus le sentiment d’appartenance à la « famille » du Sacré-Cœur…

La vie est faite de surprises et de rencontres souvent bien étonnantes.

Merci à Amélie de la communauté des Potiers, à Marie Françoise porte- parole du Sacré-Coeur de Kimwenza, à Brigitte et Paul, dignes représentants en Belgique d'Evelyne et Michel pour "Crianças do Mundo"… Merci également à Vincent et à ses amis du Figuier. Vous nous avez apporté tous ces moments de joie, d’amitié, d’amour peut-être sans le savoir vraiment… Nous avons encore « vos » petites étoiles dans nos yeux… Vous êtes la priorité dans notre cœur. Nous nous refusons à écrire « trois petits tours et puis s’en vont… » Nous ne sommes pas prêts à vous oublier si tôt… On appelle cela «La solidarité en tête» comme vous avez pu le lire sur nos T-shirts… Ces 27 visages souriants représentés sur le T-shirt sont "le tien, le mien, les nôtres, les vôtres…" Réunis comme des parrains et marraines, comme des pièces aussi du plus merveilleux puzzle… Sachez que dès à présent et pour longtemps encore nous penserons à vous…

PS… A chacun son « tour » alors ? Après le Tour de France estival, prenez maintenant le temps d’aller découvrir et faire un «petit tour» dans le monde de la solidarité via le site http://www.scolidarite.be/ : vous découvrirez toutes nos petites frimousses sur les très nombreuses photos et pourrez commencer à compter le nombre de nos tours lors de la découverte du magnifique reportage filmé réalisé à cette occasion par Monsieur Moulart. A vos calculettes …

© Thérèse Hermand

n°24 | Un seul vrai remède ? Les petits mots qui effacent les maux… (par des élèves de 3ème en 2008)

Voici quelques phrases "fétiches" créées par des élèves de troisième année en septembre 2008 pour vous donner encore et toujours de l'énergie !

"Une seule phrase est inscrite au milieu de la page de gauche. C'est la phrase que tu dois lire aujourd'hui. Cette phrase ne s'adresse qu'à toi, et c'est grâce à elle que tu vas pouvoir résoudre tes difficultés actuelles. Cette phrase va t'aider à effectuer un pas. C'est peut-être un conseil pratique. Une solution à laquelle tu n'as pas pensé concernant un problème qui te préoccupe. C'est peut-être le nom d'une personne à laquelle tu n'as pas fait assez attention et qui pourrait s'avérer d'un grand secours. C'est peut-être un virage complet que tu dois prendre, même s'il te semble pénible. C'est peut-être quelque chose que tu dois accomplir pour te sentir mieux. Maintenant cette phrase " utile " est devant toi. Ferme les yeux vingt secondes et lis-la."

Bernard Werber, Le livre du Voyage .

"Bonne route" alors ?

A nous de relire le plus régulièrement possible ces petits mots magiques en cas de "panne"...

1. « Vois le bon côté de la vie et tout te semblera plus simple » Yasaman

2. « Vois la moitié du verre plein plutôt que la moitié du verre vide » Sophie

3. « Presque fini…mais bien fini !… » Yacine

4. « Dans la vie en travaillant, on peut tout gagner » Tanja

5. « Crois en toi et la chance sera avec toi » Aydine

6. « Souvent top, parfois bof jamais flop…. » Sébastien

7. « Vive les cours dynamiques pour l’énergie communiquée » Idriss

8. « Etudie à fond… C’est la seule façon… » Laura

9. « Etudier pour faire plaisir à quelqu’un de ma famille » Louise

10. « Tout est en toi…Il suffit de trouver et d’exploiter ce tout » Virginia

11. « Si tu es au départ, tu dois être à l’arrivée » Morgan

12. « Deux heures d’étude, la route vers la connaissance » Chloë

13. « Quand je veux, je peux » Valentine

14. « Médailles d’or, d’argent ou de bronze dans mes études » Alexandre

15. « Non à la fatalité…Travaille » Dounia

16. « N’abandonne jamais, c’est ça qui fait vivre » Minnatollah

17. « Croque la vie à pleines dents » Manon

18. « Le temps est là pour que les choses se passent bien » Norman

19. « C’est maintenant qu’il faut agir pour ton destin » Olsi

20. « Mon métier rêvé m’attire chaque jour. Il me faut un diplôme » Hatim

21. « Il en faut peu pour être heureux » « Avec un peu de patience, l’herbe deviendra du lait » Claire

22. « Il faut étudier pour arriver loin dans la vie » David

23. « La joie n’est apportée qu’à ceux qui la recherchent vraiment » Daïchi

24. « Commencer et terminer, absolument mon travail » Maxime

25. « On peut toujours aller plus loin …Il suffit d’avoir envie, tout simplement… » Julie

26. « Quand on aime, on peut offrir un bout du monde » Arnaud

27. « Il vaut mieux être intello que zéro » Loïc

28. « En route pour la réussite… » Vanessa

© Thérèse Hermand

n°25 | Compte rendu de la journée sportive du vendredi 18 septembre 1998 (par des journalistes de 1-2ème)

« ALLEZ LES BLEUS….. ».
 

 8H30 : rassemblement.
 Pendant toutes les vacances d’été, nous nous étions habitués à entendre après cette fameuse victoire française, une petite chanson qui répétait inlassablement « Allez les bleus ! … ». Nous sommes agréablement surpris d’entendre ce même slogan dans nos rangs exceptionnellement vite et bien formés ce matin… Ce petit air va nous entraîner à un pas cadencé jusqu’à la gare de Jette. Le Sacré-Cœur semble relié au quai n° 2 par un immense ruban bleu, telle une banderole « d’uniformes » pour nous inviter à la journée de la « grande forme ».
 
 9H00 : embarquement.
 Un train spécial nous emmène au centre sportif de Louvain-La-Neuve. Nos professeurs se transforment en véritables « entraîneurs » pendant le trajet…Certains commencent même à nous raconter leurs exploits sportifs…L’ambiance se réchauffe… Nous arrivons !
 
 10H00 : arrivée au centre sportif du Blocry.
 Nous prenons d’assaut en toute vitesse nos vestiaires. Nos tenues sportives deviennent notre nouvelle peau. Nous regagnons ensuite avec le même rythme la salle principale. Tous nos moniteurs sont rassemblés là. Chaque classe accompagnée du titulaire et d’un professeur accompagnant, reçoit un « menu » correspondant à toute une série d’activités sportives .
 
 10H30 : début du grand spectacle. Première partie.
 Le grand spectacle va maintenant commencer…Les élèves des première et deuxième années découvrent un circuit audace et une course d’orientation, du badminton , du squash , du frisbee, du base-ball, du mini-foot, du « life style », des « new games »,, de l’acro-gym, de l’aérobic, du tennis de table …Ouf ! Tout est presque dit ! Que de choix ! Le changement d’activité se fait toutes les heures.
 
 12H00 :l’heure de la petite pause. Entracte.
 Nos muscles commencent à craquer. Le ravitaillement s’impose.
 
 13H00 : reprise des activités. Deuxième partie.
 A l’attaque ! ! Un peu de musculation et nous voilà enfin prêts pour découvrir les sports de
 combat et les jeux d’opposition ! Les jeux aquatiques nous transforment ensuite en véritables « vedettes» d’un jour. L’escalade nous montre le chemin des étoiles : le trampoline nous transforme en « stars » !
 
 15H00 : fin du spectacle.
 
 16H30 : retour à la case départ. La grande pause.
 Quelle fatigue ! Et dire qu’il va falloir raconter tout ça !
 
 Merci aux professeurs qui ont organisé cette belle journée.

© Thérèse Hermand

n°26 | En souvenir d’une grande amitié « Sacré-Coeur » (par C. Delaive, professeur)

Toute jeune diplômée (j’avais 20 ans) à la recherche d’un emploi, j’ai découvert, un jour d’août, au hasard d’une promenade, une grande bâtisse, le Sacré-Cœur. L’école était comme endormie et attendait calmement le retour de ses chères têtes blondes, quelque 300 jeunes filles .Un peu impressionnée par l’imposante architecture de l’édifice, j’ai sonné à la « porterie » .Une charmante petite Religieuse, Sœur Ginion m’a accueillie et m’a encouragée à gravir le grand escalier de marbre en haut duquel m’attendait Mère Parmentier, directrice à l’époque. J’ignorais encore combien cette école allait compter pour moi puisque j’y travaille depuis plus de 30 ans .Je n’étais pourtant pas une « fille de nos maisons », comme on disait à l’époque, mais je m’y suis tout de suite sentie adoptée, portée par l’atmosphère bienveillante qui y régnait.

J’y ai été d’abord engagée comme surveillante-éducatrice et suis devenue professeur de français, d’histoire, d’art dramatique…quelques années plus tard.

Mademoiselle d’Udekem et Madame Pierre m’ont aidée à m’orienter dans ce labyrinthe qu’était l’école avant l’incendie de 1985 :la grande salle des fêtes où de temps à autre une petite souris pointait le bout du nez- le réfectoire aux grands lambris en bois où il fallait faire régner le silence-la salle d’étude aux chaises hautes réservées aux surveillantes qui essayaient d’y grimper dignement, non sans risque d’ailleurs-la galerie, véritable glacière l’hiver-le vestiaire accolé au bâtiment appelé le pavillon-les salons de réception-les petits locaux disséminés un peu partout-les armoires dissimulées dans les murs-les portes et les escaliers mystérieux qui donnaient accès au domaine réservé aux Religieuses …

Quelques jours avant mon entrée en fonction, une nouvelle secrétaire, jeune maman d’une fillette de 3 ans inscrite à l’école maternelle « d’à côté », avait été, elle aussi, engagée par Mère Parmentier. Cette dame, Madame Michiels , devint non seulement ma collègue mais avant tout une très grande amie. Ceux qui l’ont connue se souviennent de son accueil (jamais elle ne manquait de nous envoyer un grand « bonjour »), de son sourire, de sa gentillesse, de son dévouement envers tous, petits et grands. Les enfants de professeurs, de retour de l’école maternelle ou primaire, se regroupaient devant son bureau, lorgnant la boîte contenant mille trésors : bonbons et biscuits en tous genres qu’elle ne manquait pas de leur distribuer .Nos élèves trouvaient compréhension et réconfort auprès d’elle qui leur prêtait une oreille attentive et essayait de trouver une solution aux petits tracas matériels (oubli du sac de piscine, du pique-nique….) mais aussi aux problèmes plus sérieux :bobos du cœur et du corps.

Mais un jour, son sourire s’est éteint : elle nous a quittés sans crier gare le 10 juillet 2005 et nous a tous laissés sans voix. En ce 175ème anniversaire, qu’elle aurait eu tant de bonheur à fêter avec nous, que tous ceux qui ont connu Madame Michiels aient une pensée pour elle et gardent en mémoire tous les bons moments partagés avec cette petite dame qui occupa une si grande place au Sacré-Cœur.

n°27 | Récit de vie imaginé en 1986 ! C’était hier…

Dans le cadre du cours d’étude du milieu, tout en préparant la fête des 150 ans, nous avions imaginé un témoignage apporté exceptionnellement par Madeleine-Sophie Barat.

Jamais à l’époque, nous n’aurions pensé que nos petites traces d’écriture allaient 25 ans plus tard être retrouvées et surtout publiées dans un espace entièrement dédié à notre école !

Nous remercions les personnes qui avec leur passion et leur travail font en sorte que nos mots survivent et poursuivent leur route vers d’autres décennies… Les générations suivantes nous raconteront !

« J’ai vu le jour le 13 décembre en 1779 à Joigny, petite ville de Bourgogne. Qui dit Bourgogne, dit vin ! Eh bien oui, mon papa, comme tous les gens du pays, travaillait dans ce secteur pour nous nourrir puisqu’il était tonnelier…
 
 Ma famille n’était pas très riche mais nous formions ce qu’on appelle une belle famille.
 
 Toute petite, j’adorais apprendre et on disait que j’étais assez douée… Mon frère Louis prenait un réel plaisir à m’instruire : il était également mon parrain ! Son vœu le plus cher et qu’il réalisera d’ailleurs plus tard était de rentrer dans la Compagnie de Jésus. C’est donc pour cela qu’il m’a appris à lire principalement dans la Bible. J’ai également eu la chance de connaitre les pensées des auteurs grecs et latins.
 
 J’ai commencé par sentir une espèce d’appel, moi aussi, à servir l’Eglise et puis mon choix est devenu très clair : j’ai donc décidé de consacrer, de donner ma vie entièrement à Dieu !
 
 A l’âge de 18 ans, le Père Varin m’a demandé de fonder un Institut voué à l’éducation de la jeunesse : il faut savoir que depuis la Révolution Française, il n’y avait pas eu de progrès à ce niveau…
 
 La Société du Sacré-Cœur sera fondée à Amiens : je venais d’avoir 22 ans … Quel magnifique cadeau du Ciel de voir la réalisation de cette première école ! A partir de ce moment-là, la « petite société » ne fera que s’étendre très rapidement.
 
 En 1806, malgré mes protestations, je serai désignée à l’unanimité comme « Supérieure générale ».
 
 Des Sacré-Cœur vont se développer ensuite dans toute l’Europe comme le vôtre, à Jette en 1836, et puis traverser l’océan pour s’implanter jusqu’en Amérique !
 
 Je « traverse la rive » le 25 mai 1865 à Paris pour rejoindre le Ciel.
 
 Très rapidement, les petits mathématiciens auront donc calculé que j’ai atteint un âge que l’on qualifie de très respectable pour l’époque…
 
 Le récit suivant vous racontera ce qu’il s’est passé ensuite… »
 
 Madeleine-Sophie Barat

© Thérèse Hermand

n°28 | Récit de vie imaginé en 1986 ! C’était hier… (suite)

« J’ai appris par après qu’en 1904, il y a eu des persécutions contre les religieux en France. Les maisons du Sacré-Cœur ont donc été fermées et les religieuses expulsées! On avait décidé de transférer à cette période mon corps à Jette pour le mettre en sécurité… Je suis donc arrivée chez vous, dans une grande Chapelle aujourd’hui disparue mais qui se trouvait entre les primaires et les secondaires, à l’emplacement de ce que vous appelez « brousse » à présent… Il s’agissait d’une construction en briques rouges, de style néo-gothique et qui avait été construite en 1874. D’immenses vitraux encadraient une nef de 26 mètres qui était prolongée par un chœur et deux sacristies. On m’a d’abord déposée dans la crypte.

En 1908, à l’occasion du procès de béatification, on m’a placée dans une châsse scellée située dans l’église du couvent.

En 1925, le procès de canonisation est terminé. Me voilà donc proclamée Sainte par le Pape Pie XI.
 
En 1932, une chapelle est construite pour célébrer cet événement et ma châsse est placée sous l’autel.

Je repars ensuite dans les années 1990 dans le centre de Bruxelles, rue de l’Abondance au couvent des Sœurs du Sacré-Cœur. Mon corps y séjournera jusqu’en 2010, année à laquelle je partirai pour Paris ! »

Madeleine-Sophie Barat

Un prochain récit de vie vous racontera ce nouveau périple !

© Thérèse Hermand

n°29 | Remontons le temps à plein-temps (par K. Nguyen, 29 avril 1986) !

« L’école du Sacré-Cœur, on pense que c’est une école comme les autres, eh bien non… C’est une école parfaite où on peut y trouver de tout ! Il suffit de chercher et de travailler !

La solitude, ça n’existe pas chez nous !

Si déjà maintenant on accomplit des travaux pour reconstruire notre école, c’est grâce à la solidarité qui existe entre parents, élèves et professeurs.

Nous avons compris que cette reconstruction de nos murs, c’est l’affaire de tous !

Il faut l’aide de tout le monde pour y arriver !

Nous venons de prouver que dans notre école, on partage ses bonheurs mais aussi ses malheurs…

La fête des 150 ans approche… Si on veut qu’elle réussisse, il faudra y mettre du sien »

Rien à modifier ! Si ce n’est la date ! L’appel est toujours bien lancé !

Un petit récit anonyme à présent… L’encre du nom s’est effacée avec le temps qui est passé ! Dommage !

« Ce n’est pas parce que l’école devient vieille et approche des 150 ans qu’il faut la délaisser… Que du contraire ! Elle doit continuer sa route et vivre ! Nous devons l’accompagner, la gâter, la bichonner ! Je suis pressé et ai envie de découvrir les prochaines années.

150 fleurs (NDLR : grande composition florale exposée) feront l’affaire d’un jour, 150 ans seront en nous pour toujours !

Au Sacré-Cœur c’est le cœur qui compte pour le bonheur ! »

Le mot de la fin nous a été écrit par Fernando Tavares, élève de 1ère C.

Ses petites pensées, inscrites avec une grande écriture penchée vers la gauche sur un quart de feuille, ont été retrouvées par un pur hasard dans un vieil atlas oublié depuis belle lurette dans un grenier.
- « Après l’incendie, nous avons gardé le sourire…
- Maintenant il y a les 150 ans…
- C’est une nouvelle base pour l’avenir,
- Un avenir qui sera très enrichissant…
- Et qui, je l’espère,i verra d’autres 150 ans
- Pour un collège vraiment passionnant »

Incroyables mais vrais ! Tous ces messages sont encore d’actualité 25 ans après !

Alors ? Tous unis même à travers le temps ! On vous l’avait bien dit !

n°30 | Kaléidoscope de petits témoignages

Voici à présent un véritable kaléidoscope de petits témoignages retrouvés par hasard au fil du temps. Vous allez constater qu’il s’agit de plusieurs petits reportages réalisés comme des « prises de vue instantanées », un peu aussi comme un patchwork ! Notre grand rendez-vous de cette fin avril ne manquera pas de confirmer ou d’infirmer certains détails voire de rectifier l’orthographe de certains noms qui sont devenus disons parfois troubles avec le temps !

Les avis de recherches sont d’ores et déjà lancés… Si vous arrivez à retrouver les personnes citées, auteurs de ces textes, vous pouvez leur dire que ces récits de vie pour l’instant simplement virtuels existent bel et bien « en vrai » ! Leurs écrits leur seront bien sûr rendus s’ils le désirent en guise de souvenirs ! A moins qu’on attende encore 150 ans pour les dépoussiérer… Qui sait ?

Voici pour inaugurer cette série des renseignements collectés pour un cours d’EDM (étude du milieu) datant du 30 novembre 84. Cette enquête a été menée par Caty Presti , élève de 1ère B à cette époque. (NDLR… Comme nous jonglons avec des récits de vie à travers plusieurs siècles, nous croyons bon de spécifier que nous sommes cette fois-ci en 1984 !)

Nous y apprenons donc que…
- Sœur Belpaire enseigne la religion dans cette classe et qu’elle donne également cours à ce moment-là au Sacré-Cœur de Lindthout.
- Madame Thysbaert enseigne les mathématiques dans trois classes de 1èreset dans une classe de 2ème année. C’est également elle qui est chargée des cours de rattrapage du lundi midi et du vendredi après 16h.
- Madame Charue (NDLR : professeur dont nous soutenons le projet en Afrique ce samedi 30 avril 2011 avec notre course parrainée !!!) enseigne le français.
- Mademoiselle Raemdonck s’occupe des activités complémentaires en français.
- Madame Van Bleyenberghe révèle nos talents artistiques via les cours d’arts plastiques. Elle donne cours à tous les élèves de 1ères et à tous les élèves de 6èmes… Des plus petits aux plus grands … L’artisanat et la technologie sont invités dans notre école par le programme.
- Madame Nolf s’occupe de notre apprentissage en néerlandais et en anglais.
- Mesdames Burlet et Marcourt nous transforment progressivement en athlètes !
- Mademoiselle Hermand nous donne cours de théâtre via les activités complémentaires et nous initie à l’étude de notre milieu de vie. Le rattrapage de français se donne en sa compagnie le lundi et le vendredi après les cours.
- Mademoiselle De Coning nous fait découvrir les sciences et travaille aussi au secrétariat.
- Madame Huybrechts nous retrouve en petits groupes pour nous initier aux plaisirs de la couture en option complémentaire « art au foyer ».
- Madame Littré enseigne le latin chez nous et le français dans une autre école à Anderlecht.
- Mademoiselle Reyckaert est notre surveillante des récréations. Elle s’occupe de l’étude après les cours jusque 18h00...
- A l’accueil nous rencontrons Madame Michiels qui est la dactylo, qui s’occupe du téléphone et qui nous encadre toujours chaleureusement.
- Monsieur Menu est le directeur de notre école : il m’a appris que nous sommes 380 filles et 67 garçons : donc 447 élèves !

Et voici à présent une visite guidée préparée par un certain ou une certaine…. Schoof de la 1èreC. En parfait(e) hôte(sse) pour des futurs élèves de l’école, il (ou elle) nous invite à découvrir son article intitulé : « Visite des bâtiments intérieurs et extérieurs de l’école ».

En route… Essayons de suivre… Ce ne sera guère facile car les classes des bâtiments ont bien changé ! Ce serait épatant de le ou la retrouver lors de notre fête et de se laisser guider. On vous racontera si c’est le cas !

En attendant, un seul mot d’ordre : « suivez notre guide ! »

- « Le couloir de toutes les premières se trouve en face de la salle du diner tartines.
- La classe de 1èreE est une ancienne salle de bilans.
- Notre salle de ping-pong est un ancien dortoir contenant 40 chambrettes cloisonnées pour les internes. Il aurait été fermé en 1973 pour des raisons financières d’après elle…
- La salle de badminton est un ancien dortoir contenant 50 chambres. Il se trouve au-dessus de la cuisine et du réfectoire.
- En face il y a un petit local provisoire, vide, que l’on utilise en cas de nécessité… En face de ce local, se trouve le local des 5èmes et 6èmes où on a également la salle vidéo.
- Nous possédons un oratoire. Il s’agit d’une petite chapelle pour prier et discuter avec les Sœurs et en particulier avec Sœur Chantal si le cœur vous en dit…
- Il y a un petit salon de discussions et une bibliothèque.
- Nous découvrons ensuite un local pour les mouvements de jeunesse.
- Plus loin, on a la salle des professeurs strictement interdite aux élèves.
- Devant la 1èreA se trouve le bureau de Madame Pierre, la secrétaire de direction, et également « la photocopie ».
- En face de la porterie à droite se trouve le bureau de Monsieur Menu. En face, le bureau d’inscriptions. Et puis, enfin, la petite chapelle où repose Madeleine-Sophie Barat...

© Thérèse Hermand

n°31 | L’histoire serait-elle un éternel recommencement ?

Isabelle Bronkaer de la 1ère C nous livre ce message lors de la préparation des 150 ans…

Simple petit calcul à effectuer : en ajoutant 25, on garde pourtant le même résultat…

Etonnant mais tellement vrai !

Gardons bien cette recette en nous pour continuer à avancer !

S’aider pour ne jamais céder !

« 150 ans, ça se fête !
Que de chemin parcouru !
Et que d’efforts réalisés !
Pour arriver à ce résultat merveilleux !
C’est la fierté de notre école !
Le Sacré-Cœur de Jette !
Nous sommes unis !
Que ces mots sont doux à prononcer !
Toute cette histoire,
Nous la devons à Madeleine-Sophie Barat !
C’est elle qui a eu l’idée de nous créer !
Et d’imaginer toutes ces écoles
Où l’on enseigne la Foi !
Où l’on aide les Jeunes !
Du fond du cœur
Et pour les siècles à venir
Merci à elle »

n°32 | On s’était dit rendez-vous dans 25 ans ? (par F. De Backer et J. Kubinova)

On y est !

« Dans quelques années, nous nous souviendrons de ces 150 ans… Nous nous rappellerons ces moments intenses qui ont fait que l’on était vraiment bien ensemble …

L’avenir est une chose sacrée que nous devons préparer dès maintenant en pensant à notre futur et à celui de nos enfants qui iront aussi peut-être un jour s’asseoir derrière ces bancs …

Je voudrais que le Sacré-Cœur existe pour longtemps encore ! Je voudrais que l’on prenne tout le temps dans notre vie de le préserver ! La meilleure façon de le faire fonctionner est de passer chaque année lors des journées portes ouvertes pour lui faire un petit « coucou » !

Ce petit billet doux était finalement très visionnaire, vous ne trouvez pas ? Il y a juste une signature que nous n’arrivons pas à déchiffrer…

NDLR… Je vous le confirme ! Vous allez voir que pendant cette grande fête qui arrive, on sera encore bien ensemble !

Voici à présent des phrases « coups de cœur » rédigées par Florence De Backer et Janette Kubinova quand elles étaient élèves en 1ère.

« Aux 175 ans, l’esprit du Sacré-Cœur sera toujours bien présent ! Ce sera un événement épatant et bien plaisant !

Le Sacré-Cœur a pour mission de créer du bonheur dans tous les cœurs ! C’est vraiment un cœur sacré ! Le chemin du Sacré-Cœur sera toujours le bienvenu dans notre cœur puisque c’est le chemin du bonheur !

Quand les corbeaux seront blancs et que la neige sera noire, c’est alors que le Sacré-Cœur s’effacera de ma mémoire !

Nous aimons deux choses : le Sacré-Cœur et la rose… La rose pour un jour, le Sacré-Cœur pour toujours !

Le jardin du Sacré-Cœur ressemble à une grande fleur épanouie.

Le Sacré-Cœur : 150 ans sans une erreur ! C’est le printemps !

Pour ces 150 ans on va placer notre vent en force 150 ! »

Et pour les 175 ans on fera mieux encore… D’accord ?

n°33 | « Date pour date » à 25 ans près ! (par D. Bongaerts, N. Conti et E. Ginot, élèves de 2ème en 1986)

Voici ce qu’Erwin Ginot nous donnait comme message le 29 avril 86… Il y a donc juste 25 ans, presque « date pour date » !

« Pour les 150 ans, on est tous copains : les disputes sont oubliées et, tous ensemble, on a décidé de s’entraider ! On a travaillé dur pour ce projet et on espère réussir à l’accomplir !

On a décidé d’aider avec ferveur pour que ces deux jours de fête ne soient que du bonheur !

Malgré ses airs de « vieille » et son allure d’ancienne école, son cœur est comme neuf et bat à un rythme fou ! Venez frotter vos souvenirs pour les réactiver! »

 

Témoignage d’un élève anonyme « itinérant »…

« Moi, mes cahiers ont beaucoup voyagé »…

« L’entente entre les élèves et les professeurs est très familiale ! Je n’ai encore jamais rencontré cela dans une autre école ! J’ai été très surpris ! Et pourtant, j’ai voyagé dans beaucoup d’écoles, je peux vous l’assurer !

Les professeurs de gymnastique ici sont fantastiques et magiques ! Ils forment une équipe très dynamique. Cela se voit… Les élèves sont amenés souvent à relever et à réaliser des défis ! Merci ! Il y a le rallye des 12 minutes, le cross pour essayer de faire le « boss ».

Les conseils de classe jouent leur rôle à merveille puisqu’ils nous conseillent vraiment. C’est finalement le plus important, non ? Ils trouvent leur place assez régulièrement dans la grille horaire de l’école. C’est dans un contexte juste et objectif, de vraie tolérance mais également d’efficacité que l’évolution de chaque élève de l’école se dessine.

L’aide des surveillants éducateurs est un réel atout lors des récréations ! »

Petit clin d’œil aussi vers un souvenir de Nathalie Conti, élève de 1ère « à l’époque »… et qui avait brillé par la suite lors d’un concours de récitation de textes dans un concours d’expression orale !

« 150 ans ce n’est qu’une petite étape vers l’avenir. Les bons et les mauvais souvenirs nous soutiennent et nous « portent ». Ils nous permettent d’aller de l’avant vers l’étape prochaine, les 300 ans… »

Et enfin Dorothée Bongaerts de la 2ème D qui écrit encore en ce 29 avril 1986

« Tout le monde prépare cette fête. C’est la renaissance de notre école, du Sacré-Cœur de demain. Chacun veut participer à la rénovation et y mettre du sien pour que la réussite soit totale ! L’histoire du Sacré-Cœur sera éternelle, on en est tous certains ! C’est pour cela qu’on bosse avec entrain ! Notre école n’aura jamais de fin ! »

n°34 | Défi prometteur grâce à tous les promoteurs du Bonheur du Sacré-Cœur ! (par A. Choustoulakis)

En 1985, lors de l’incendie, la vie de notre école a basculé… Nous tenons encore aujourd’hui à remercier tous les services de secours qui ont été très rapidement présents sur les lieux de ce sinistre. Ils ont permis une évacuation rapide des élèves et des professeurs en ce 26 novembre et évité que cet événement ne soit tragique ! Merci aussi à toute la « Communauté » du Sacré-Cœur, professeurs, élèves, parents, Religieuses ! C’est grâce à cette force capable de soulever des montagnes que nous avons réussi à sauver notre école !

NDLR : nous remercions encore de nos jours aussi toutes ces personnes anonymes qui, de près ou de loin, ont participé à l’évacuation de notre école …

« L’incendie, c’est fini ! La vie au Sacré-Cœur a bien repris ! Une belle amitié a réuni tout le monde ! L’ambiance est bonne ! On arrive même à deviner un esprit de famille.

Notre école semble indestructible et ce ne sont pas les fêtes des Missions, les rallyes, les journées portes ouvertes, les très nombreuses compétitions sportives et les 100 jours des Rhétos qui nous diront le contraire ! »

« La 1ère C fera tout pour vous faire oublier cet épisode noir ! »

« Malgré l’incendie, nous avons de nouveau cours d’informatique ce qui est magnifique ! Tout a l’air de fonctionner, on dirait !

Après cet événement, nous nous sommes rassemblés afin de préparer la fête qui cicatriserait les plaies de notre école. Nous avions besoin d’être ensemble et d’aider concrètement à la reconstruction des bâtiments. Cette fête nous aidera tous !

Les locaux vont changer mais notre esprit restera le même !

La vie doit continuer comme tous les jours. Nous allons reprendre le chemin des écoliers le plus sereinement possible… La vie va reprendre son cours normal et, bientôt, ce triste épisode de l’école ne sera plus qu’un mauvais souvenir.

Il le faut !

Les années passeront encore et beaucoup d’élèves nous suivront en ignorant peut-être même un jour que cet incendie a existé ! Et puis, c’est tant mieux d’ailleurs !

Nous sommes dans les coulisses de cette fête que nous souhaitons grandiose ! La préparation est minutieuse...

Vive la prochaine splendeur du Sacré-Cœur !

Bon anniversaire, ma petite école que j’aime tant ! »

Que la fête commence ! Et recommencera encore souvent !

n°35 | Les petits papiers qui forment une page d’histoire... (par M.-L. Guiette et T. Moser )

Suite des petits morceaux de vie retrouvés grâce à la 2D...

Nous sommes le 29 avril 1986 ! Embarquement immédiat !

« Nous sommes tous impatients… Nous attendons tous cette fête merveilleuse qui nous fera oublier le mauvais souvenir…

Dans cette préparation, chacun y a mis sa petite graine et sa volonté d’aider …

Tout le monde est le bienvenu pour aider à préparer cette grande rencontre.

Les visiteurs seront ébahis devant une telle école aussi organisée et aussi grande.

Au Sacré-Cœur, c’est comme s’il n’y avait qu’un seul élève, puisque chaque élève complète l’autre… On forme un tout !

Si chacun donne sa brique, nous avons un gratte-ciel ! »

Thierry, le 29 avril 1986
 

Et un petit clin d’œil vers le Ciel pour nous accompagner aussi !

« Pour les 150 ans de l’école, on annonce l’arrivée d’une montgolfière… Je serai très fière !

Une très grande solidarité a vu le jour entre nous ! C’est une belle mise en route !

Tous les élèves se sont mis au travail pour que cette fête ne s’efface jamais de notre cœur ! »

Marie-Laurence
 

La préparation de la grande fête remet de la vie dans l’école. Tout le monde est acteur et participe au grand nettoyage de printemps pour vous accueillir dans un bel environnement !

La mise en place des activités est articulée comme un grand puzzle !

Notre école ne sera jamais « détruite » tant que les élèves, les professeurs seront là et croiront en « leur » école !

n°36 | « Coup de cœur » pour le Sacré-Cœur ! (par C. Van Bambeke, N.Perez, C.Antoine, C. Delflas, K. Couck, I. Willet et C. Philips)

Je suis fan ! Eh oui ! Pourquoi pas !

« Pour le Sacré-Cœur, hip hip hip hourra ! » Et advienne que pourra !

Nous avons réuni nos forces pour fêter cet anniversaire avec beaucoup de joie ! Quel éclat ! Notre école rayonne !

Cette fête se prépare depuis plusieurs semaines ! Nous sommes heureux mais fatigués !

Nous allons partager notre joie au présent ! Ce sera inoubliable ! On en parlera encore longtemps ! »

Kathleen
 

« Comment vivait un élève du Sacré-Cœur en 1986…

Dans notre école, l’horaire est bien réparti et n’est pas trop chargé. L’ambiance y est très bonne et tout le monde est sur le même pied d’égalité. De plus, avec le rénové, nous possédons maintenant un très large éventail de possibilités. Notons encore que durant l’année scolaire, nous avons l’opportunité de participer à des récollections et pratiquer différentes activités, rallyes, journées portes ouvertes, compétitions de gymnastique toujours dans l’entente et la bonne humeur. »

Isabelle et Christophe
 

« Plus on a de choix et plus on est contents !

Celui qui trouvera la fête ennuyeuse aura à faire à moi ! »

Claire

NDLR : pas de mise à jour à faire ! Tout est toujours d’actualité !

« Tout le monde est à présent bien énervé …L’échéance arrive à grande vitesse !

On monte un grand chapiteau pour mettre les gens au chaud.

J’ai entendu Monsieur Menu appeler notre école « l’école de l’an 2000 »… Pourquoi pas ? »

Caroline
 

« Nous sommes tous repartis pour une grande aventure vers l’avenir. »

Cécile et Nancy

n°37 | « Il était une fois… » (par les 28 élèves de 3B décembre 2009)

Histoire d’une « Rencontre », la veille de Noël…

Nous avons effectué le 19 décembre 2008 une sortie de classe matinale peu ordinaire… en fait, plutôt « extraordinaire… ».

Nous nous sommes retrouvés d’abord très tôt devant la maison de la Congrégation, rue de l’Abondance.

(NDLR… Nous tenons à vous signaler que déjà cela était très spécial… Nous « réunir » le dernier jour de l’année scolaire en plein centre de Bruxelles à 8h00 du matin, il fallait « oser » non ? Il faisait encore noir en plus et la maison des religieuses n’avait pas facilement été trouvée dans ce quartier très calme… Une véritable expédition pour certains d’après les « petits récits » du jour…)

Madeleine –Sophie Siret, une religieuse très chaleureuse et ancienne enseignante de notre école, nous a directement souhaité la bienvenue et nous a déjà raconté les éléments les plus importants de sa vie. Le ton de la convivialité était lancé… Son sourire trotte encore dans nos mémoires… Nous sommes alors rentrés dans la maison des sœurs « C’est la première fois que je rentre dans un endroit où il y a une telle ambiance de calme. Cette quiétude m’a rempli le cœur de paix ». Elle nous a ensuite invités à une célébration en compagnie de plusieurs religieuses et de quelques personnes du quartier, habituées à participer aux offices. Nous avons découvert une chapelle très claire et illuminée par la présence de Madeleine Sophie Barat, notre « Sainte » qui est à l’origine de notre école … C’est un premier rendez-vous, une première rencontre pour la plupart d’entre nous. Nous sommes impressionnés par le silence et par la force qui se dégage de ce lieu… Nous sommes mélangés parmi les personnes qui participent à cette messe. « Chut… » ! Nos intentions ont été créées pour les offrir à la communauté en véritables cadeaux. Nous les lisons avec tout notre cœur. Main dans la main pendant la cérémonie, nous nous sentons tous très proches…Nous rechargeons nos petites batteries du cœur dans ce moment de réelle émotion.

A la fin de la célébration, nous nous sommes tous assis par terre, comme des enfants, avec nos professeurs, devant la châsse de Madeleine-Sophie Barat. Nous avons écouté Sœur Siret qui nous a présenté peut-être une des plus belles histoires : celle des moments les plus importants de la vie de notre Sainte.

Les mots arrivent à nous faire grandir, et ce n’est pas cette matinée qui nous dira le contraire !

La phrase que nous retiendrons tous de ce moment est : « Quand le sage montre l’étoile, il ne faut pas simplement regarder le doigt… ». Il s’agit d’une petite leçon de vie à consommer sans modération, une espèce de potion magique pour nous aider à avancer…
Essayons simplement et dès à présent d’être attentifs aux signes de notre Vie.

A la fin de cette conversation, nous avons eu l’occasion « d’accomplir » un moment de silence « en nous » accompagné par nos professeurs … Pour certains, c’était une véritable découverte… « Le silence est d’or » … Nous connaissions les minutes de silence, mais ici, c’était entièrement différent… Pas de fous rires, pas de petits regards impatients… Très étonnants…Juste l’envie de réfléchir, de marquer une pause, voire de prier. Nous avons pris conscience que l’on peut être bien ensemble même dans le silence… Etrange sensation…

Nous avons reçu en souvenir de notre passage dans la « maison-mère » (provisoire) de notre Sainte, un signet sur lequel il y a noté ; « Quand on cherche Dieu, on a déjà ce que l’on cherche… »

La 3B du Sacré-Cœur de Jette (année scolaire 2008-2009)

PS : nous sommes très heureux d’avoir eu l’occasion de connaitre et d’être les professeurs de ces 28 élèves de troisième année secondaire pendant une année.

Cette première rencontre d’une classe avec la fondatrice de notre école restera gravée pour longtemps dans notre esprit…

Du haut du ciel, nous sommes certains que Madeleine Sophie Barat est très fière de « ses » élèves aussi…

Merci à la congrégation de nous avoir accueillis à bras ouverts ce vendredi 19 décembre 2008. Nous nous sommes quittés le cœur « Grand ouvert »…

Certains utiliseront par après, une expression typiquement à la mode chez nos adolescents : « Total respect… ». C’est du « tout bon », non ?

Une autre élève écrira : « Noël dans tous les cœurs, Noël à toutes les heures, pour nous, ce matin était parfait » 

Cette matinée était une très belle préparation « en famille » déjà…

A bientôt

© Thérèse Hermand

n°38 | « Joyeux anniversaire ? » Bientôt les 175 ans du Sacré-Cœur de Jette... (par l'équipe SColidarité)

Avant…

« Il était une fois »... C’est donc ainsi qu’une petite idée a germé dans l’esprit des membres de l’équipe SColidarité : l’idée de départ était d’essayer de rassembler un maximum d’anciennes et d’anciens dans un minimum de temps ! Rétablir le plus rapidement possible le contact avant de fêter l’imposant anniversaire de notre école, l’année prochaine : tel était notre objectif… Nous avons pensé que toute grande famille aurait sûrement envisagé une réunion avant une fête d’une telle envergure : ce n’est en effet pas courant de célébrer une si vieille aïeule...

La date du samedi 8 mai 2010 a été choisie comme « rampe de lancement »pour annoncer cet événement.

Des petits « avis de recherche » ont rapidement vu le jour et ont été immédiatement lancés aussi bien par courrier traditionnel que par courriel ... Il faut bien l’avouer, le compteur s’est mis en route, tout doucettement au début... Quelques inscriptions timides ont d’abord fait leur apparition... On entendait souvent dire « tu y vas, toi ? » « Mais qui va-t-on retrouver après tant d’années ? »... « Mais, je ne connais plus personne... » Bref, ça donnait surtout un peu trop de « oui mais »... 🙁 pour ce 8 mai...

Et puis, tout à coup, les chiffres ont commencé à prendre leur envol... Il fallait être prêt à changer son regard sur les « anciens » et à balayer les vieux préjugés poussiéreux car, surprise, via le net, le tam-tam de la tribu des anciens et le site de SColidarité se sont emballés ... En très peu de temps nous sommes arrivés à 100, 200, et puis plus de 300 inscriptions. C’était à qui mieux-mieux contacterait le plus d’anciens de son année. On pouvait presque parler de réel rapatriement des troupes ... Ce repas prenait l’option véritable de « retrouvaille d’anciens» ! Le défi que nous nous étions lancé secrètement était relevé et nous étions très heureux… Nous allions être réunis… Ne dit-on pas parfois « loin des yeux, près du cœur »? Eh bien cette petite phrase semblait bien réactualisée puisque plus les jours passaient, plus les anciens répondaient « présents ».

Pendant…

Quand nous nous sommes retrouvés lors de cette soirée d’abord à l’accueil, puis aux différents postes d’avant ou d’arrière gardes, on avait une drôle de petite impression : celle de ne s’être jamais vraiment quittés même si on ne s’était plus vus depuis quelques années... Il faut dire que nous avions eu le temps de nous préparer et de réveiller nos anciennes listes d’élèves...Nous nous étions familiarisés grâce à des enveloppes nominatives, véritables « sésames » qui ont merveilleusement joué leur rôle : « vite vite » nous arrivions à remettre un nom au visage que nous avions devant nous. Pas de panne de mémoire !

Scène suivante...Actions ! Dans tous les sens du terme. Le cœur prend son élan ... Les élèves actuels de l’école se transforment en un clin d’œil en hôtesses et hôtes d’accueil ! ... Pas à pas, pour ce repas, nos petits matelots passent à travers toutes les tables, à babord, à tribord pour proposer l’apéro de bienvenue « à bord ». Ils jouent parfaitement leur rôle : on est fiers d’eux et on se sent bien... Une vitesse de croisière s’installe... La salle des machines, en cuisine, commence à s’échauffer...

La chorale du Sacré-Chœur a complété ce tableau enchanteur au début de repas en y ajoutant un récital magique : nous avons devant nous la preuve que l’amour de la musique et des chants mène toujours à la musique de l’amour vers les autres... La générosité envers Crianças Do Mundo s’annonce en effet formidable : c’est « la passerelle », notre trait d’union nécessaire pour être encore plus heureux ensemble ! L’ambiance s’annonce d’ores et déjà bienveillante et surtout chaleureuse ! Et comme la joie adore les surprises, un petit jongleur va même aller au bout de lui-même pour nous faire « jongler » au sens figuré avec les sentiments merveilleux de petits moments de bonheur d’antan retrouvés... C’est du saupoudrage de souvenirs partout dans le self et surtout dans le foyer transformé pour l’occasion en restaurant... C’est du « jamais vu » pour certains...

L’éveil des sens entre en piste... Une délicieuse odeur de poulet envahit l’air... Vite, à table...« L’aile ou la cuisse ?» Le bon sens l’emporte puisque les promotions sont mélangées... C’est un voyage incroyable ! Toutes les différences d’âges s’atténuent... On ne forme plus qu’un bloc d’anciens. C’est une espèce de « melting pot » des générations confondues. La joie se nourrit de sensations et de bon appétit aussi !
Le repas semble être un succès.

Nous sommes imprégnés de visages, la soirée va décidément bien trop vite, c’est la course avec le temps. On a envie de parler avec tous et chacun en particulier mais le travail doit pourtant forcément avancer en cuisine... Et pourtant on a besoin de se rencontrer. On reste philosophes et on se dit que tous les repas seront vite servis...Surtout ne pas s’essouffler en comptant les kilos de frites qui défilent sous nos yeux. Quant aux salades, elles ont parfois un air de salsa venu directement du Brésil. Les glaces réchauffent paradoxalement encore plus l’ambiance de fin de soirée...

On a pris enfin le temps d’évoquer les fameux souvenirs d’anciens combattants parfois : les meilleures anecdotes devraient figurer dans un bêtisier tant nous avons ri et avons encore en écrivant ces lignes le sourire aux lèvres...Une impression même de refaire le monde parfois...Quant aux mauvais souvenirs, ils sont passés à la trappe, tout simplement et depuis longtemps !

La décoration avec toutes ces fleurs rivalisait d’imagination et nous confortait dans l’idée que ce printemps 2010 avait « fleuri » également notre cœur. Merci à toutes ces petites mains d’artistes !
 

Après… 🙂

En effet, le rêve n’est pas fini et commence à peine…

« On s’était dit rendez-vous dans un an » pour la suite de nos petites aventures « à la Maison »... Qui aurait pu imaginer la force de ce set de table ensoleillé? C’était bien plus qu’une simple invitation à un repas : c’était un clin d’œil qui nous « fixait », qui nous apportait ce petit « plus »… Les « dates relais » de notre prochain rendez-vous s’y trouvaient indiquées : les vendredi 29 et samedi 30 avril 2011...

N’hésitez surtout pas à diffuser cette information autour de vous ! Vous êtes nos partenaires historiques 🙂

Et puis, il n’y a rien de mieux au monde que la solidarité et l’unité pour réaliser des projets.

Rappelez-vous : nous sommes en « veilleuse »

Et surtout, on vous attend... 🙂

© Thérèse Hermand

n°39 | Dernier clic pour un message des demoiselles du temps jadis… (par C. Karabas,C. Michiels,C. Purnelle,V. Smets, A. Vermote, C. Marlour, I. Carrasco, B. Purnelle et O. Schoos)

C’était l’année 1986.

« Apportez votre cœur plein de bonne humeur car vous savez tous qu’après la peur vient le bonheur. » Christina

« Mon cœur est préparé pour la fête des 150 ans. Pour nous tous, ce sera une grande joie de nous retrouver, pas pour étudier cette fois mais pour s’amuser ! Amitié, tendresse et gentillesse seront de la partie… » Christelle

« Les filles sont les premières en ping-pong et les garçons ne sont pas loin dans la compétition… Venez admirer nos prouesses lors de cette fête. » Christine

« Grands et petits, nous serons tous unis. Et ce n’est pas cet incendie qui va effacer l’envie de se revoir ! » Valérie

« Après cet incendie qui a ravagé une grande partie de l’école, les cours n’étaient pas les mêmes… Nous aussi on avait changé ! La première semaine était agitée ! On parlait, parlait pour évacuer le stress .» Béatrice
 

« Les 150 ans vont s’accomplir
Grâce à Madeleine-Sophie
Qui nous a donné l’envie de continuer la vie
Parmi l’ambiance créée par les professeurs
Et l’humour farceur des élèves.
C’est ainsi que s’est reconstruit
Après le tragique incendie
Le beau, le grand, le joyeux Sacré-Cœur de Jette,
Qui fêtera ses 150 ans les 3 et 4 mai prochains
En espérant la bonne continuation
Du Sacré-Cœur de l’an 2000 »
Aline

« 150 ans pourquoi pas… Mais cela ne nous rajeunit pas ! » Isabel

« Bonheur et splendeur riment avec Sacré-Cœur » Carine

Et puis de nouveau ce petit billet bien visionnaire finalement…

« L’informatique, comme tout le monde le sait, ce sera notre hobby futuriste et pour certains indispensable pour leur vie quotidienne de l’an 2000 ! Aussi bien les élèves actuels que les élèves du futur, ils auront besoin des ordinateurs pour réaliser leur immenses rêves d’épanouissement et de défoulement… »  O. Schoos

n°40 | Correspondance (par F. Burton)

Ma chère petite Anne-Marie,
Nous avons bien reçu ta carte postale et nous sommes très heureux d’apprendre que tout va pour le mieux. Cette vue de ton école constitue un choix exquis. Cet étang nous rappelle tant de moments ! C’est d’ailleurs autour de celui-ci que nous nous sommes rencontrés, ton père et moi. Tu as peut-être oublié que Papa a vécu toute son enfance autour de l’école, puisque ton grand-père y était jardinier.
C’était un jour de printemps, nous avions tous les deux dix ans. J’étais avec une amie près de l’étang et nous jouions à nous bousculer. Quel jeu idiot, dois-tu sans doute penser ! Mais c’est pourtant bien ce jeu qui provoqua le début de notre histoire à ton père et moi.
Mon amie Sophie m’ayant poussée plus que de raison, j’étais tombée dans l’eau. Ton père, qui m’avait déjà secrètement distinguée auparavant, me vit me débattre et, sans se poser plus de questions, il sauta pour me tirer de cette fâcheuse situation. Sophie fut évidemment effrayée et courut appeler la Mère Supérieure ou une autre Sœur.
Lorsque ton père m’eut ramenée sur le bord de l’étang, je fus tout de suite sous le charme de son allure et de son courage ! Nous nous sommes assis sous l’un des arbustes, et, sans nous l’avouer l’un à l’autre, nous nous sommes promis de ne jamais plus nous quitter. Bien des années plus tard, nous étions mariés, puis tu vins au monde. Et tu continues depuis à être notre rayon de soleil. Que de souvenirs tu as réveillé en nous, et nous t’en remercions ! En réponse à ta demande, je vais de ce pas chercher ce que tu m’as demandé, et te l’apporterai lors de notre prochaine visite.
Nous t’embrassons tendrement.

Transmets à la Mère Supérieur et aux Sœurs nos respects et nos meilleurs souvenirs.

Tes parents qui t’aiment tant.

n°41 | Ambiance champêtre (par F. Bertrand)

Une ambiance champêtre borde gentiment un drôle de bâtiment.

Au loin les arbres dansent, ils se dandinent le long des champs, et font régner une ambiance allègre que l’on ne peut pas négliger.

Et pourtant ce drôle de bâtiment fait régner sur ce domaine une impression réjouissante, une sorte de mélodie qui pourrait consoler le plus mélancolique des hommes.

Il est pourtant tout de bois et de briques, telle la plus citadine des maisons.

Mais ce qu’il dégage est tellement divertissant qu’il vous gorge de curiosité.

Sa forme majestueuse vous rappelle des sensations enfantines, lorsque la rêverie était de mise…

Comme un enfant rempli d’espoir qui contemple tout ce qu’il voit sans y voir certaines atrocités et qui boit vos paroles avec une part d’incrédulité.

À cette époque pas si lointaine, les gens étaient radieux et ils étaient tout de simplicité.

La vie était comme un long chemin rectiligne où ne baignaient que des cailloux enchantés.

Il est vrai qu’au premier coup d’œil ce château d’époque semble ordinaire, mais en cherchant plus loin, vous verrez qu’il s’agit bien là d’une merveille incontestable.

Longtemps arpenté par des élèves cordiaux, tout de bleu vêtus, ce petit coin de paradis est bel et bien encore présent.

Certes, ce paysage utopique n’est plus intégral, mais les fondations sont encore là, résistant à l’inflexible réalité du temps et à la fatalité d’un incident regrettable.

La 175ème bougie soufflée ne fera qu’accroître le nombre d’élèves, ignorants de leur destinée, qui auront marché dans ses couloirs infiniment chargés d’une histoire admirable.

n°42 | Message des «Petits» pour les «Grands» !

Allo allo ?…

Bip bip…

Ici la planète du premier degré….

Connexion Sacré-Cœur réussie…

Bonjour à tous….

Nous venons d’atterrir depuis le mardi 4 septembre 2007 dans votre nouveau monde….

Nous avons appris récemment une nouvelle information…

On savait déjà que vous aviez joué et cela en exclusivité pour nous, les véritables nounous de l’accueil. Vous avez été de parfaites hôtesses … de véritables stars… lors de la rentrée scolaire.

Avec beaucoup de patience vous avez répondu à toutes nos questions parfois très élémentaires…

Nous vous en remercions encore aujourd’hui …. Vous nous avez fait découvrir le labyrinthe du Sacré-Cœur…

Nous ne savions pas alors que vous comptiez vous transformer en pharaons du pavillon au troisième trimestre…Vous allez donc vous mettre de la crème anti-scolaire pendant quelques jours en Egypte ?

Veinards !

A propos, tant qu’on y est….

Un petit papyrus avec vos hiéroglyphes de temps en temps nous ferait très plaisir…

On sait que Ra ou Re est un dieu égyptien… Mais vous, vous, deveniez un peu ra-res aussi ces derniers temps…

C’est vrai qu’on ne vous voit pas très souvent….

On vous aperçoit le matin, et puis hop vous disparaissez un peu comme le Loch Ness !

Mais…On vous retrouve le midi en train de nous faire des queues de poisson pour gagner quelques minutes avant vos cours du midi… Les pharaons du Pavillon tu parles !

Toujours à ce propos, les touristes…

Aviez-vous pensé que l’école est une véritable pyramide ….Pas besoin d’aller si loin pour découvrir cela… 8 classes de premières et puis ça diminue chaque année pour obtenir vos trois classes de sixièmes… L’école en coupe topographique présente des courbes de niveaux très différents… Mais nous et avec vous avec toutes nos différences et surtout contrairement à un certain climat politique actuel c’est l’union... la véritable union qui fera la force de notre école… vous allez voir... Vous ne serez pas le moins du monde déçus… « Un pour tous, tous pour un ! »

Au théâtre au début du spectacle, juste avant le lever du rideau… on donne les trois coups de bâton pour commencer le spectacle…Chez nous, on parle des trois degrés pour vivre cette année scolaire…et quelle année scolaire. « Merci parrains merci marraines…tous les jours on voudrait que ça recommence… »

Bref…

Que vous soyez les vrais pharaons du pavillon, les Akhénaton de tous poils ou les Nefertiti de rikiki…

Nous vous souhaitons de tout cœur l’année prochaine, en juin, de réussir pleinement vos examens.

Cela est sûrement votre priorité.

Nous en sommes certains …

Mais n’oubliez jamais, oh grand jamais comme le déclare un certain Woody Allen….

« L’avantage d’être intelligent, c’est qu’on peut faire l’imbécile alors que l’inverse est totalement... mais alors …vraiment…. croyez-moi …impossible... »

Bonne route à tous et merci pour cette journée magique !

© Thérèse Hermand

n°43 | « 3 kilomètres à pied, ça use… ? » (par K. Lepoint)

Allons, allons : il faut toujours faire du sport dans la vie !

Prenez le temps de lire ce qui suit…

Je vais vous narrer une histoire de sport liée au Sacré-Cœur de Jette…

Il était une fois, un jeune homme qui détestait pratiquer les sports. Le cours de gymnastique n’était donc vraiment pas sa tasse de thé. Il redoutait chaque semaine ces heures dans son horaire !

Il était très doué dans toutes les autres branches.

Lors de son premier cours d’éducation physique, il eut très peur quand le professeur leur annonça qu’ils allaient faire du jogging dans les bois. Le jogging d’entrainement annonçait 3 kilomètres…

Notre pauvre ami ne savait pas courir plus de trente secondes !

Cela commençait pourtant en douceur…

Toute la classe avait rejoint le bois en marchant. Tout à coup, au « Top ! » lancé par le professeur, tout le monde se rua et, naturellement, notre héros se mit à les suivre.

Après cinq minutes, il courait toujours. Il n’en revenait pas ! Il sentit pourtant qu’il commençait à s’épuiser doucement… C’est alors qu’il prit une grande bouffée d’air. Il se remplit les poumons à fond. Bizarre… Il trouva l’air très frais et si revigorant qu’il se dit que cette école était décidément magique. Il ne fut pas épuisé pendant ce cours à son grand étonnement et arriva à suivre toute la troupe sans s’arrêter !

Il avait donc trouvé le juste milieu et surtout avait eu la révélation de quelque chose de très fort !!!

Jamais, jusqu’à la fin de ses études, il n’a dévoilé le secret qui lui permettait de courir aussi longtemps.

La veille de son dernier jour de cours, il songea à ses souvenirs et se dit que, durant ces six années, l’école lui avait appris une espèce de vraie solidarité.

Son secret était le suivant : lorsqu’il courait, les plus forts donnaient de « l’énergie » aux plus faibles.

Il se promit dans la vie lui aussi d’essayer de donner son énergie aux autres pour continuer à avancer !

n°44 | Leçon de courage (par C. Burton)

Je me souviens…

C’était un matin comme les autres et j’étais sur le chemin de l’école. J’avais voulu passer par un raccourci, qui était celui de la ferme. Dès que je me fus avancé sur le sentier, j’aperçus le fermier qui sortait sa charrette et son cheval. Cet animal, que tous les élèves de l’école semblaient adorer caresser, moi j’en avais un peu peur. Rien qu’à l’idée de le toucher, j’en avais des sueurs et commençais à trembler. Le fermier l’attelait maintenant bien fermement pour le mener au champ y ramasser le foin. Puisque j’étais arrivé avec un peu d’avance sur mon horaire habituel, je me retrouvais seul, sans aucun autre élève aux alentours. Le fermier me connaissait pour être un des seuls élèves à ne jamais m’en approcher. C’était pourtant l’occasion de tenter l’aventure d’une rencontre que j’avais pourtant toujours évitée. Personne pour se moquer de mon manque d’assurance, voire de mon abandon si mes angoisses me submergeaient ! Ma volonté de maîtriser ma peur me faisait progresser pas à pas vers l’attelage, tous mes sens en éveil, à l’affût du moindre signe de nervosité de ce quadrupède géant… Le fermier me surveillait du coin de l’œil et veillait à ne pas me brusquer, de crainte de me voir abandonner ma courageuse tentative d’approche. N’y tenant plus, il m’appela et me dit : « Viens un peu ici, toi. » J’avançais en me doutant bien qu’il allait essayer de me faire caresser son cheval dont il était si fier.

Il poursuivit : « Donne-moi ta main et ferme les yeux. »
« Mais je n’y arriverai pas ! », répondis-je, presque en gémissant.
« Fais ce que je te dis et je t’aiderai à trouver ton courage. »
« Bon… », murmurai-je d’une toute petite voix.

Il me prit la main, en me répétant de bien fermer les yeux.
« Pour l’instant, tu ne touches rien, hein ? », me dit-il.

Mes doigts rencontrèrent quelques instants plus tard une grande surface rugueuse et chaude, et l’animal émit un léger souffle, semblant chercher à me faire comprendre que, de son côté, il acceptait ce contact qui devenait au fur et à mesure plus assuré.

C’est alors que le fermier me dit de rouvrir les yeux. J’y étais arrivé ! Je touchais le cheval !

Depuis, dès que j’en rencontre un, je le caresse au lieu de m’en éloigner et je repense à ce si gentil fermier qui m’a aidé à combattre ma peur.

n°45 | Interview de Monsieur Verstrepen. (par A. Laureys, C. Burton et L. Giunta)

Pourquoi avez-vous choisi d’être directeur dans cette école-ci et pas dans une autre ?
 C’est une convergence de paramètres :
 - J’ai été directeur dans une autre école pendant 15 ans,
 - Il y a eu un appel à candidats,
 - J’avais deux enfants qui avaient déjà fini leur scolarité, il y en avait un autre qui était en rhéto et une autre qui venait d’entrer en première année.
 
 Pour vous, quel serait le profil de l’élève modèle après sa sortie du Sacré-Cœur de Jette ?
 Un élève adulte et heureux.
 Une personne qui a travaillé et qui a la tête bien faite, le cœur bien rempli et un corps qui travaille. Cet élève devra se sentir utile à la société et voudra y trouver sa place progressivement.
 
 Quelle est l’image que vous avez de l’école ?
 Je n’en ai pas une, mais plusieurs, par exemple tous ces visages d’élèves et de professeurs ainsi que la qualité de la relation humaine.
 
 Etant plus jeune, avez-vous été élève au SCJ ?
 Comme élève, non, mais j’y ai été enfant de chœur.

n°46 | Soirée durums

© Thérèse Hermand

n°47 | Allo ? Vive les saltos ! Démonstration de gymnastique du mois de mars 1998

Au début du mois de mars, les gymnastes de l’école ont réussi brillamment à nous réveiller et à nous sortir de la torpeur hivernale. En effet, nous avons eu le privilège d’assister à une démonstration de haut niveau.

19h00- « Attention, Mesdames et Messieurs, le spectacle va commencer ! » Et quel spectacle !
Dans un enchaînement magique, tous les groupes présentent leurs roues, voltes, saltos arrière, avant…C’est un défilé à un rythme fou. A défaut d’accrogym dans le public, on s’accroche !
Quelques minutes de repos ; c’est juste le temps qu’il faut pour fêter l’anniversaire de deux athlètes en herbe. Les bouquets de fleurs offerts nous rapprochent ce soir-là, un peu plus du printemps. Et ce ne sont pas les séries de « soleils » exécutées par les secondes qui nous diront le contraire ! Viennent ensuite les « saltos » par-dessus les montages : 1m40, 1m50, 2m …. Nous voilà presque en route vers les astres.

19h30- Entrée en piste des «étoiles » de la section primaire. Démonstration de « houlahop » sur le tapis central.
Retour à l’accrogym pendant quelques minutes… le temps d’appeler une candidate pour gagner un ballon. L’épreuve consiste à regarder les gymnastes qui exécutent un salto au-dessus de la candidate et à repérer celui ou celle qui est de mauvaise humeur. Dur, dur ! Mission presque impossible ! Pas facile d’afficher un rôle de composition de râleur en cette soirée.

Un jingle nous annonce le début d’un nouveau jeu. Il s’agit de compter le nombre de roues jusqu’au jingle suivant. Essayerait-on de nous « rouler » ? Nous sommes à l’affût ! Comptez… sur nous ! Aïe…Aïe…Aïe ! De superbes chorégraphies, réalisées avec grâce et élégance, nous font presque oublier nos comptages. Vous dansiez ? …Et bien, chantez maintenant ! Défi relevé immédiatement. Deux élèves interprètent la chanson du Titanic. Soudain, un grand clown, sûr de lui, fait irruption dans la salle… Des notes de musique sont dessinées sur ses joues. Il réclame impérativement nos applaudissements. Nous obéissons. Alors, un adorable petit clown entre doucettement sur la pointe des pieds. Il ose même s’amuser à mimer son aîné ! Réaction immédiate de celui-ci : c’est à qui réussira le mieux à séduire le public. Ce duel s’achève en tendresse. Une fleur réunit pour la vie les deux meilleurs amis du monde.

On continue… Le rock acrobatique ponctué par un spectacle d’abeilles nous amène à une véritable cascade d’exercices au sol (voltes, flics, saltos). Retour sur terre guidé par d’autres étoiles. Sortie des cascadeurs par les barres asymétriques (saltos, croix, cochonnets). La jonglerie et le houlahop nous guident gentiment vers la fin du spectacle.

Comme final, nous avons droit à des sauts plus endiablés les uns que les autres. Il fallait avoir le cœur solidement accroché pour suivre ces épreuves. Sacré….Cœur !
Dernière surprise… Nos athlètes étaient déjà grands, mais les voici transformés en géants par une musique carnavalesque.
21h00- Une banderole portée bien haut nous annonce la suite du programme : « Bon appétit ».

Merci pour cette belle « entrée ». Après nous avoir « épatés », voici les «pâtes »… en plat principal !

P.S. Avis aux personnes qui ne seraient pas encore convaincues. Le vendredi 13 porte décidément bien son nom : celui du Bonheur au Sacré-Cœur, bien sûr !

© Thérèse Hermand

n°48 | Tournois de conjugaison

Je, tu, il(s), elle(s), nous…. VOUS ! Vous avez dit : « tournoi » ?

Les tournois de conjugaison appartiennent depuis longtemps au paysage des cours de français… Voici un échantillon de celui organisé le samedi 17 mai 2008.
 

QUESTIONS POUR DES CHAMPIONS.

Animation proposée par les élèves de 1ères C, D et de 2°A.

PROGRAMME

Les élèves vous posent des devinettes extraites du Bescherelle.

Les questions sont du même genre que celles qui se trouvent dans leur boîte de conjugaison. Ce sont des vignettes qui vous donnent un verbe, un mode, un temps et une personne ; exemple: manger, indicatif imparfait, 3PS.

Pas de subjonctif pour les élèves de la section primaire.

Pas de subjonctif imparfait ou plus-que-parfait, ni de conditionnel passé 2ème forme pour les élèves du premier degré.

Tous les modes et tous les temps pour les autres participants….Gâtés !

Vous disposez de 10 secondes pour donner votre réponse.

Vous avez réussi ? Vous avez le droit de dire STOP et d’inscrire votre nom à côté du chiffre 1 ou vous avez le droit de dire ENCORE et de continuer à grimper, pas à pas, dans la pyramide de la conjugaison… Dans ce cas, vous recevez une deuxième question et cela continue jusqu’au moment où vous êtes incapable de répondre à notre question.

Vous avez bien sûr le droit de refuser que l’on inscrive votre résultat sur notre panneau de conjugaison.

Alors ? Voulez-vous jouer avec nous et devenir notre BESCHER…ELLE ou notre BESCHER….IL de cette année scolaire ?

BONNE CHANCE !

Tournoi de conjugaison pour les élèves de 1ère année. Epreuve orale pour les 30 lauréats de la partie écrite, du mois d’avril.
Tournoi de conjugaison pour les élèves de 2ème année. Epreuve orale pour les élèves qui désirent participer (en groupes, si trop de participants).

© Thérèse Hermand

n°49 | Tombe, tombe une feuille d’un arbre du Sacré-Cœur… (par F. Bertrand)

Production réalisée au cours des premiers « Ateliers d’écriture » en classe au mois de septembre 2010 en 3ème.

Des milliers, des milliers… Ils sont des milliers à l’avoir enviée.

Ils se sont donné corps et âme pour entrevoir le bout de cette feuille…

Ils se sont souvent battus…

L’histoire nous fait découvrir des vitrines où l’on apprend que certains en sont morts…

D’autres ne l’ont jamais vue…Ils continuent heureusement, encore chaque jour à la chercher…

L’existence de cette feuille a bouleversé l’Humanité….

C’est sans doute toujours le « Rêve Absolu » de certains pays, même en l’an 2010… Nous en sommes certains !

Cette feuille est toujours là, elle « veille » sur nous non pas comme une épée de Damoclès* mais comme un véritable ange gardien.

Si elle n’était pas là, nous serions encore en train de nous battre et de nous cacher.

Le monde serait ce chaos, cet enfer cauchemardesque dont on nous parle tant parfois. Sans elle, nous serions plongés dans un sentiment éternel de désespoir profond…

Je suis donc le symbole de la vie, plus exactement, de « votre » vie…

J’arrive parfois à dissiper la brume rouge sang dans le monde.

Même vous, oui… Vous ! Vous me connaissez très bien même si vous m’évitez parfois… Vous essayez de m’oublier mais vous n’y arriverez jamais et vous le savez en plus.

Je suis « ancrée » en vous.

Mon « encre » quant à elle, est indélébile depuis la nuit des temps, fort heureusement d’ailleurs !

Qui aurait pu imaginer que, moi, vulgaire petite brindille, petite « feuillette » de rien du tout, aurais connu une telle célébrité ? Personne n’aurait parié sur mon destin…

Et pourtant…

J’EXISTE…

Si, si …

Je suis là, près de vous en version «on» ou «off» mais soyez sans crainte, je suis là… Et je répondrai toujours « présente » à votre Appel …

Je m’envolerai uniquement parfois pour continuer à semer mes graines ailleurs. Vous me trouverez en train de rôder et d’essayer « d’atterrir » toujours auprès des pays en guerre.

Vous n’avez toujours pas trouvé ?

Allons…Allons… Un peu de bonne volonté ?…

Réfléchissez et imaginez !

Je suis … la feuille de Rêve !!!

Je suis…

La feuille que pourrait tenir la Colombe Blanche de la Paix

Et puis… voici la « petite info » à noter dans votre « carnet de route » pour la découverte d’autres « paysages ». 🙂
Damoclès : IV° s. av. J.-C. Familier du tyran de Syracuse, Denys l’Ancien. Pour lui faire comprendre combien le bonheur des rois est fragile, Denys au cours d’un banquet fit suspendre au-dessus de la tête de Damoclès une lourde épée attachée à un crin de cheval.

n°50 | Lettre pour Caroline et Pierrot (les 5èmes et les 6èmes)

Caroline et Pierrot étaient venus témoigner en mars 2009 des ravages de l’alcool dans la cadre d’une sensibilisation aux risques liés à cette consommation. Voici le texte d’un message envoyé pour leur dire « merci » d’avoir eu le courage de nous offrir leur témoignage en partage…

Rebonjour Caroline et Pierrot,

Vous veniez à peine de nous quitter que déjà on imaginait les mots qu’on allait vous envoyer…

« Il était une fois… »

« C’est le récit d’une bouteille qui s’est retournée contre moi… »

Certaines histoires sont parfois un peu plus compliquées à certains moments…

Vous avez réussi en nous confiant certaines étapes de votre vie à faire vibrer ce que nous avons de plus profond en nous.

« La SColidarité » était bien « en tête » et surtout à l’ordre du jour de ce mercredi 4 mars 2009…

Notre T-shirt symbolise à fond ce que nous ressentons pour vous…

Il y avait l’expression « Etre comme une petite goutte dans l’océan… », « Etre comme une minuscule étoile qui brille dans le firmament… », il y a dorénavant « Etre comme une petite pièce de puzzle… »

S’il manque une pièce, le puzzle ne sera jamais terminé…La souffrance des autres ne peut pas nous être étrangère …

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… » devient pour nous « une seule pièce nous manque et le puzzle n’est pas réalisé…

On ne voit pas clairement le résultat final… L’œuvre est inachevée…µ

Vous avez lancé à différents moments de votre existence des appels au secours… Jamais nous ne dirons « On passe » !

Comme Jacques Prévert qui avec ses poèmes arrive dans l’oiseau lyre à faire disparaitre les barreaux d’une cage d’oiseau, nous, élèves du Sacré-Cœur de Jette, avec nos petites feuilles de parrainages et surtout lors notre grande course, nous allons essayer d’effacer « pas à pas » les barreaux de votre « cage », vous aider à redéployer vos ailes pour continuer à avancer chaque jour dans la vie. La résistance est déjà en vous… Nous le savons…

Verrouiller son abstinence

Pas besoin de longs discours, ni de culpabilité : une pièce de puzzle abimée se recolle très facilement… Les blessures de la vie se cicatrisent toutes un jour… Il faut simplement être patient… On entend parfois même dire… « La patience est l’art d’espérer »…Qui sait ?

Vous nous avez dit ce matin que « vous aviez eu l’impression de n’avoir rien vu de la vie pendant de trop nombreuses années » ? La VIE s’offre à vous maintenant, dans ce présent que vous entretenez, et dans ce futur que vous imaginez…

« Je suis heureux d’être comme je suis »… et nous, nous avons confiance en vous… Comme l’a dit ce matin le docteur Vincent Verbeeren, nous allons nous aussi faire appel à un 6ème sens, le développer et surtout le préserver : « Je sens que tu ne vas pas très bien, je suis là pour t’aider » sera la petite phrase que vous aurez près de vous et qui tournera, comme on dit parfois « en boucle » pour vous soutenir… Nous la chargeons dès à présent de vous accompagner nuit et sa jour…

Avec cette autre métaphore, on va faire « fort »… 🙂

Nous ne sommes que de « simples » petites parties de puzzle …Seule, notre pièce n’a pas beaucoup d’importance. Toutes réunies, elles se tiennent et trouvent leur raison d’être… On essaye ainsi de construire pièce par pièce le grand puzzle de la Vie. On doit y arriver puisque vous arrivez à nous motiver…

Merci de nous avoir ouvert votre coeur… Grâce à vous, nous avons eu notre « déclic… » pour mieux comprendre ce que vous vivez.

On construit notre futur à vos côtés…C’est la nouvelle étape dans notre Histoire.

« La bouteille… que l’on jette à la mer… en guise de SOS de tendresse»… 🙂

On pense à vous très fort. Vous appartenez dorénavant à notre quotidien…

La SColidarité, c’est sacré… Courage !

© Thérèse Hermand

n°51 | Baptême théâtral (par des élèves de 1ères et 2èmes)

Voici quelques impressions recueillies pendant la préparation de la pièce « Mort sur le Nil » d’Agatha Christie au Théâtre des Galeries. Ce sont des élèves de première et de deuxième année secondaire qui ont écrit ces quelques mots en 1996. La consigne d’écriture était d’imaginer ce que serait leur « baptême théâtral ». Plusieurs élèves de ces deux classes n’avaient en effet jamais été au théâtre des «grands».

« Après avoir représenté quelques comédies musicales, je suivrai votre pièce sans un mot parce que je sais que c’est très désagréable de jouer pour les murs »

« J’imagine un gros bonhomme comme dans Fort Boyard frapper les trois coups avec une énorme massue à vous faire peur… Que le spectacle commence. Chut ! »

« Je me demande si c’est une légende, les trois coups… »

« Je reconnais l’endroit. C’est là que maman a joué « Les pianos en folies ».
En piste sans fausse note pour moi ! »

« Je me demande si les trois coups du début du spectacle ont déjà tué quelqu’un ….
Chez Agatha Christie, on ne sait jamais…. »

« Ce sont mes premiers pas dans un théâtre. C’est aussi magique que le premier pas sur la lune."

« Le spectacle va commencer. Maintenant, je suis partie dans mon univers. Je vous souhaite bonne chance pour votre aventure à vous. »

« J’imagine les acteurs dans leurs loges en train de prier Agatha pour qu’elle ne leur fasse pas disparaître un acteur pendant le spectacle… »

« J’imagine le rideau de velours rouge qui tremble au début du spectacle…
et qui finalement se lève majestueux ».
« Mon cœur commence à s’ouvrir…J’aime le théâtre !
C’est une nouvelle respiration pour moi ! »

« Un petit stress, de rien du tout, mais un petit stress quand même !
Sûrement différent du vôtre. »

« Je me suis fringué spécialement pour vous comme un enfant des romans d’Agatha Christie ». Quel effort ! Le spectacle est aussi dans la salle »

« Je crois que je vais être hypnotisée par la magie du spectacle. Promis ! »

« Je me demande si quelqu’un fait parfois bouger les acteurs ou les décors comme un marionnettiste. Je chercherai dans ce cas le fil. »

« J’imagine un grand tapis rouge… une impression de douceur »

« A l’intérieur du théâtre, j’imagine une vague de gens qui déferle dans le grand hall »

« J’attends avec impatience le moment où je vais découvrir la salle. »
« Je sens qu’avant le spectacle, je vais dévorer la salle »

« A l’entracte, je n’oserai pas bouger, j’ai trop peur de me perdre et de me retrouver sur la scène comme le capitaine Haddock . »

« C’est un roman animé devant moi.
Je n’imaginais avant que le dessin animé.
« Je commence moi aussi à m’animer »

« J’ai un festival de questions dans ma petite tête »

« Je serre mon petit ticket si fort que finalement on ne verra plus le numéro »

« Je vais essayer, si je suis au premier rang, de découvrir les pieds des acteurs sous le rideau »

« Jean Hayet, c’était le voisin de mes grands-parents. Je suis très impatient de le voir. »

Voilà… Peut-être qu’au moment où vous lirez ces lignes nous serons déjà bien installés grâce à cette invitation au rêve. Nous ne ferons pas de vagues. Promis, juré.

Bonne vitesse de croisière !

© Thérèse Hermand

n°52 | Alexandre Bouglione

Alexandre Bouglione a fait rêver beaucoup de générations d’élèves de primaires qui ont assisté à ses spectacles.
Voici un texte que nous lui avions fait parvenir à la suite d’une sortie de classe en 1997.

Nous avions été prévenus de votre arrivée grâce à l’Atomium.

Eh oui, vous l’ignorez sans doute, mais pendant l’automne, quand toutes les feuilles des arbres sont tombées, la plus haute sphère de ce monument nous a avertis comme une espionne, de votre présence. Entre votre emplacement et le site de notre école, il n’y a que deux ou trois petits kilomètres.

Vous étiez surveillés par neuf boules qui ne perdaient pas pour autant la boule… Boule… Boule… Bouglione !

Le tam-tam a très bien fonctionné !

Certains riverains racontent que l’on a surpris, pendant la nuit, l’Atomium se transformer en véritable « jongleur » avec ses boules. Il y a parfois même certains matins, des chapeaux de paille encore accrochés à l’une d’elles… Un peu comme dans l’un de vos numéros…

- Si j’étais un chapiteau, j’aimerais ressembler, vu du ciel, à un gros nez rouge de clown.

- Si j’avais un seul droit, ce serait celui de faire rire tous les enfants du monde.

- Nous avons surpris certains avions qui déviaient de leur chemin pour découvrir les couleurs de votre cirque.

Ouf ! La grisaille de Bruxelles est momentanément effacée grâce aux couleurs de votre chapiteau.

Enfin du «rouge» dans cet «océan» vert du parc royal.

- Vous avez même, en cette saison, avec les couleurs de votre chapiteau, fait « rougir » les feuilles de nos arbres centenaires…si…si !

Certains biologistes ont même été intrigués par des feuilles couleur «fauve»…

Quelle présence ! Quelle magie…

- Si j’étais un funambule de votre cirque, c’est certain, je décrocherais la lune
Pour veiller sur «vos» étoiles du spectacle. Je marcherais délicatement sur ses rayons, léger comme une plume…

- Si j’étais jongleur, je ferais valser tous les mots du bonheur…

- Si j’étais dompteur, j’aimerais dompter le bonheur….

- Si j’étais votre panthère noire, je me cacherais dans l’ombre pour vous observer.

- Les costumes des artistes, quand ils nous conduisent à notre place tout au début du spectacle, me font penser au petit Spirou de la bande dessinée.

C’est très gai de les reconnaître ensuite au fur et à mesure du spectacle sur scène. Cela donne un air de famille.

On a l’impression de les connaître déjà.

- Je ne connais que le nom d’un cirque : «Bouglione».

Les autres en ce moment sont d’ailleurs trop difficiles à prononcer….

- Bougli… Bougli….

Bougli….. « OLE »… au lieu de Bouglione comme aime le répéter un certain équilibriste espagnol…

Alors… Prêts pour le baptême ?

- Comment apprendre l’alphabet aux enfants ? Facile !

A comme ….Alexandre

B comme….. Bouglione….

C comme ….cirque.

Evidemment !

- Les tigres debout sur leurs pattes ? Ils nous épatent !

- Je rêve d’être un nez rouge pour découvrir tous les sourires du monde.

- Si j’étais un jongleur, j’envolerais mes balles toujours plus haut pour taquiner les étoiles.

- Chut ! Ne le dites à personne…

Nous avons appris que l’imposante fontaine devant l’Atomium, près de la friterie, avait refusé de servir de décor aux touristes japonais.

Elle n’acceptait plus aucune photographie. Elle rêvait de transformer ses innombrables jets d’eau en véritables tentacules pour participer au spectacle des clowns et remplir les différents verres d’eau nécessaires au numéro….du photographe.

- L’année prochaine, c’est promis, nous allons emmagasiner tout spécialement pour vous un peu plus de soleil pendant les mois chauds.

Monsieur « Jo» sera moins dépaysé et pourra peut-être ainsi savourer encore un été …indien. Et ce n’est sûrement pas l’artiste indienne au couteau qui nous dira le contraire…

- Le soir du spectacle, la magie est complète … Vous, vous êtes sur scène … et vous ignorez l’ambiance qui se crée tout autour du chapiteau…

Toutes vos illuminations se transforment, en un coup de baguette de ….dompteur…, en de véritables boules de Noël… des petites bulles d’oxygène qui s’envolent un peu comme dans les bandes dessinées et qui inscrivent dans le ciel « joie » et « bonheur ».

L’arbre de Noël est déjà dans nos têtes grâce aux «étoiles» du spectacle.

- Merci pour ces lumières rouges, le soir, dans notre parc royal.

Vous avez réalisé, sans le savoir, le plus beau des spectacles « sons et lumières» de Bruxelles.

- Certains élèves ont eu envie d’emprunter le drôle de cône doré qui se trouve au carrefour, devant votre cirque, pour le transformer en «chapeau doré» et le donner au clown saxophoniste.

D’autres ont imaginé de déplacer cette calotte dorée et de transformer votre chapiteau en nouvelle pyramide.

En détournant ensuite le rayon laser de Kinépolis, le tour était joué…

Vous deveniez la huitième merveille du monde, ici, chez nous !

Les chiens de la brigade canine ont une nouvelle idole : il faut à présent les observer quand ils font leur fouille policière…

Il y a une légère imitation du spectacle du «merveilleux chien noir».

L’ennui c’est que parfois ils se mettent à danser le french Can-can en suivant leur maître à bicyclette.

© Thérèse Hermand

n°53 | Si j’étais un(e) Ancien(ne) élève du Sacré-Cœur...

« Si j’étais un(e) Ancien(ne) élève du Sacré-Cœur, je partirais à la recherche du temps… »
 
 Le mois de septembre est pour nous tous, synonyme de rentrée scolaire. Les classes se forment, de nouvelles amitiés se créent.
 Le premier sujet abordé au cours de français est celui de la présentation des élèves. Les élèves ont trouvé une manière originale de se « définir » en jouant à ce «portrait chinois».
 
 « Si j’étais… »
 
 Si j’étais une fleur, je serais une rose pour être offerte, un coquelicot pour pousser où je veux,
 une pensée pour réfléchir et être dans l’esprit de tout le monde.
 
 Si j’étais un arbre, je serais le chêne pour vivre longtemps.
 
 Si j’étais un personnage célèbre, je serais Martin Luther King pour combattre le racisme.
 
 Si j’étais un animal, je serais un dauphin pour aller explorer les murs de coraux ou un âne
 parce que je suis légèrement têtu !
 
 Si j’étais un insecte, je serais un joli papillon pour me poser sur ton cœur.
 
 Si j’étais une ville, je serais Rome pour raconter mon histoire et mes légendes.
 
 Si j’étais une île, je serais l’Atlantide pour prouver que j’existe.
 
 Si j’étais une région, je serais la Provence pour sa lavande.
 
 Si j’étais une couleur, je serais blanc comme l’écume des vagues mais aussi bleu pour visiter
 les océans.
 
 Si j’étais un objet, je serais un ordinateur pour connaître le monde et une latte pour remettre
 les gens sur le droit chemin.
 
 Si j’étais un manuel scolaire, je serais le journal de classe de mon professeur pour prévoir les
 interrogations et le surtout le Bescherelle pour gagner le tournoi de conjugaison.
 
 Si j’étais une pièce de la maison, je serais le grenier pour voyager dans le temps.
 
 Si j’étais un sport, je serais l’athlétisme pour développer mes petits mollets.
 
 Si j’étais un plat, je serais les pâtes pour vous épater.
 
 Si j’étais un instrument de musique, je serais le violon pour vous faire valser.

© Thérèse Hermand

n°54 | Embarquement immédiat ? Planète Sacré-Cœur... (par N. Cherif, C. De Trazegnies et A. Kasonga)

Nivine CHERIF
 Ma planète que je vois au loin,
 Me feras-tu rêver ?
 Comment pourrais-je t’atteindre,
 Sauras-tu m’aider ?
 Je cherche ton chemin
 Sans jamais m’arrêter.
 Donne-moi un de tes regards
 Pour savoir où aller.
 Je suis perdue.
 Viendras-tu ?
 Je t’attends, je rêve,
 Sans même te connaitre.
 
 Céline DE TRAZEGNIES
 Ma planète.
 Elle est belle et tourne sans trêve.
 Elle est petite mais magique.
 De plus, elle est chic.
 Là-bas, le temps n’existe pas,
 J’ai tout le temps pour moi.
 Là, on peut rêver.
 Là, on voit sans cesse le soleil se coucher.
 Elle est près de celle du Petit Prince
 Et j’y rêve.
 D’ailleurs, elle m’enlève.
 
 Anthea KASONGA
 Ma planète à moi
 Est toujours avec moi.
 À l’intérieur de moi
 Ma planète bat.
 Ma planète à moi
 C’est mon cœur à moi.

n°55 | Osons l'espérance - Descente de la Lesse - septembre 2005 (par les élèves de 1C et de 1F)

Merci pour cet accueil si chaleureux.

Merci aux élèves de 6èmes pour votre mot de bienvenue. Nous nous sentons, grâce à vous, bien dans notre nouvelle école. Le grand livre de notre vie s’est ouvert à une nouvelle page : un nouvel acte de notre histoire scolaire va commencer, est en train de s’écrire, de se raconter. Vos phrases y seront inscrites pour longtemps et résonneront souvent dans notre esprit. Nous allons dès à présent les emmagasiner dans notre coeur, pardon, dans notre Sacré- Cœur comme un trésor précieux. Grâce à vos « mots », nous effacerons les « maux » que nous allons peut-être rencontrer durant notre parcours scolaire. Nous essayerons à chaque fois d’être à la hauteur… et quelle hauteur - Dinant Aventure oblige - de vos espérances !

Vous êtes à la fin de votre course scolaire au Sacré- Cœur. Préparez le flambeau relais de notre Amitié. La relève sera assurée dans 6 ans. Nous arrivons pas à pas, degré par degré. Nous sommes prêts pour le départ. Nous comptons néanmoins encore et toujours sur vous pour nous épauler, nous encourager. Il faut que vous sachiez que grâce à votre visite guidée de la rentrée, nous avons rapidement trouvé notre vitesse de croisière. Nous savons à présent que nous voyageons tous ensemble dans la « Grande Bleue » uniforme oblige, un peu sous pavillon bleu.

Nous sommes donc aujourd’hui au sens propre comme au sens figuré, dans les mêmes eaux. Cet après-midi, dans notre petit kayak, on aura la « gnaque » pardon, la force .C’est promis ! Nous allons donc, dans notre petit canoë et avec tous nos petits biceps, descendre la Lesse mais… grimper dans votre estime… en draisine. Nos petits gros mollets sont préparés à la gonflette. Faites gaffe !

A notre tour et au nom de tous les élèves de 1ère aussi petits que nous « sommes…» et, comme le dit une chanson à la mode, « Nous vous souhaitons tout le bonheur du monde, pour aujourd’hui comme pour demain, que votre soleil- SOLEIL - éclaircisse l’ombre (et peut-être la Lesse tant qu’il y est..), qu’il brille d’amour au quotidien ». Nous vous donnons nos phrases comme des traits d’union, comme un porte-bonheur. Nous savons que vous êtes là, un peu comme une grande sœur, un peu comme un grand frère…et ça, ça nous fait vraiment du bien !

Derniers petits conseils pratiques pour le bon déroulement de la journée, comme on dit !

Pas question, s’il vous plait, de jouer aux cosaques dans vos petits kayaks…

Laissez vos éventuels monstres du Loch Ness loin de la Lesse !

Pas d’organigramme !
Au programme : la rame !

Osons dire à l’arrivée à Anseremme…On vous aime !

Elle n’est pas belle la vie ?

A bientôt !

© Thérèse Hermand

n°56 | La relève est assurée (par E. Schoonjans)

« Je regarde une dernière fois ma tenue d’un œil critique.

Décidément, je n’en trouverai jamais une à mon goût. Mais il faut dire que j’ai quelques circonstances atténuantes : on ne vient pas habillée n’importe comment lorsque l’école, que l’on a quittée 30 ans plus tôt, fête son 175ième anniversaire aujourd’hui !

 Allez ! Va pour la robe couleur pêche ! Tiens, ça me rappelle le rêve que j’ai fait cette nuit. Curieusement, tout a commencé par une seule image, une photo figée. Puis, des rires d’enfants sont venus s’ajouter à ce tableau de plus en plus réel. Enfin, tout doucement, j’ai replongé dans mes souvenirs d’enfant si doux à ma mémoire.

« - OK, les nouveaux, on va vous faire découvrir un coin super. C’est notre coin à nous, mais on est prêts à vous le montrer car on partira l’année prochaine et il faut que quelqu’un prenne la relève. »
J’avais parlé avec toute l’assurance d’une jeune fille à peine plus âgée que ses interlocutrices. Je regardai Murielle et lui fit un clin d’œil. C’est elle qui avait eu l’idée.

Au milieu du chemin, il y avait quelques arbres qui formaient un coin plus sombre. Pas de quoi fouetter un chat. Mais quand on est en première, c’est déjà quelque chose. Et c’est là qu’on se cacherait pour voir comment elles réagiraient… Murielle prit la relève : « A droite, vous retournez à l’école tranquillement ; à gauche, vous partez à l’aventure, une aventure que vous n’oublierez jamais.
Alors, où voulez-vous aller ?
-A gauche, répondirent-elles en chœur, comme pour s’assurer du bien fondé de l’expédition.
-Alors, on y va ! » Ça, c’était Isabelle, le cerveau du groupe. C’était elle qui avait réglé tous les détails pratiques du voyage, c’est-à-dire, comment ne pas se faire prendre.

Et nous nous mîmes en route. Je ne savais pas la chance que j’avais.

Aujourd’hui, je donnerais tout pour revivre cette balade, insouciante, me croyant supérieure, entre mes deux meilleures amies, à celles que je suivais et qui m’étaient dévouées corps et âme.

n°57 | Un conseil : no stress ! (par L. Dumont)

En regardant cette photo, j’ai eu un flash back. Je suis retournée au moment où je passais mon examen.

Ma copie était devant moi, je venais de la recevoir, mon stress avait pris le dessus pendant que je la feuilletais. Il y avait plus de dix pages et en lisant au fur et à mesure les questions, je me reprochais de ne pas avoir bien étudié mes plans.
Une fois l’examen feuilleté, j’ai redressé ma tête. Lorsque j’ai vu toute cette rangée de têtes penchées sur leur copie, j’ai perdu confiance en moi. J’ai essayé de m’encourager intérieurement.

« Il ne faut pas que j’échoue à cet examen. C’est le plus important, le dernier de ma scolarité. Il faut que je le réussisse pour pouvoir faire des études universitaires et devenir ce dont j’ai toujours rêvé, être médecin. »

Tout d’un coup, je suis sortie de mes pensées. Il fallait que je commence ou sinon je n’arriverais pas à terminer à l’heure. J’ai déjà perdu assez de temps comme ça ! Mais avec cette atmosphère, il m’était impossible de me concentrer, celle-ci était un mélange de stress et de nervosité. J’ai quand même rassemblé mon courage à deux mains et j’ai réussi à écrire mon prénom ainsi que mon nom. Ensuite j’ai fait un effort surhumain pour essayer de me rappeler la réponse de la première question.

Et d’un coup de baguette magique mes plans de révision me sont revenus et mon stylo a commencé à glisser sur la feuille comme s’il écrivait tout seul et qu’il y avait un moteur à l’intérieur.

De nouveau j’étais surprise mais pas comme tout à l’heure. J’étais étonnée d’avoir terminé mon examen en ayant répondu à toutes les questions et avec quinze minutes d’avance. Alors, j’ai commencé à le relire pour voir si mon stylo n’avait pas commis d’erreur. Lorsque le professeur, chargé de nous surveiller, nous a demandé de rendre nos copies, j’étais la première à la rendre avec la tête haute.

Les résultats une fois données, j’ai sauté de joie car j’ai réussi mon examen brillamment. Et donc je pouvais poursuivre mes études et réaliser mon rêve. J’étais si heureuse d’avoir pu surmonter mon stress que j’en oubliais presque de féliciter mes amies.

Si je pouvais donner un conseil à ceux qui passent leur examen, je leur dirais de ne pas stresser car cela ne ferait que nuire à leur réussite.

n°58 | « Bien le bonjour, Monsieur Bonaventure !»

Nous connaissons très familièrement votre nom encore aujourd’hui puisque une rue, séparant notre école du bois de Dieleghem, porte votre nom !

Nous savons grâce aux informations récoltées aux archives de la commune de Jette par exemple, que vous étiez soldat et puis officier d’administration d’un grand nom, d’un personnage très célèbre puisqu’il s’agit de Napoléon…

Une vraie carte d’identité nous dévoilerait quelques informations concernant votre vie plus personnelle… Nous laissons vagabonder notre imagination pour vous représenter physiquement…

Nous avons appris que, par voie d’héritage et par achats successifs, vous êtes entré en possession de ce « bien noir» à Jette : celui-ci consistait en une vaste propriété provenant de l’abbaye de Dieleghem.

Joli choix, Monsieur Bonaventure !

Vous décidez donc de faire construire une résidence de « campagne » pour votre nouveau domaine de plaisance.

Là aussi, vous faites preuve de très bon goût… C’est en effet un bel édifice, de style Louis XVI, qui voit le jour, un modèle de construction du XVIIIème siècle, classique, parfaitement équilibré et sobrement orné.

Il a bien mérité d’ailleurs d’être classé plus tard et conservé au milieu du parc dont il constitue toujours un joyau même si, depuis le départ de l’école Saint-Raphaël récemment, il est inoccupé à présent… Prenez le temps d’aller l’admirer en plein été depuis le parc Baudouin : sa blancheur est éclatante et resplendissante !

Vous avez apporté, Monsieur Bonaventure, tout votre bon goût à la mise en valeur de votre propriété : nous savons que vous avez fait appel à des maitres jardiniers qui avaient travaillé à Fontainebleau pour Napoléon… Vous avez créé une orangerie qui était située à l’emplacement de notre foyer actuel… Les anciens élèves se souviennent encore sans doute de cette grande verrière qui se trouvait à cet emplacement avec son couloir de WC placé en annexe aussi.

Sacrifiant à la mode de l’époque et donc au goût du jour, vous avez conçu un savant mélange de jardins mi-français, mi-anglais. Vous avez essayé de créer une ambiance chinoise aussi et de reproduire les divers accidents de la nature en y ajoutant une note d’exotisme. C’est ainsi que les amateurs d’horizons lointains, à défaut de pouvoir voyager, se contentaient de la contemplation de paysages agrémentés de monuments décoratifs appelés «fabriques ».

Les lithographies de Paul Lauters (1806-1875) permettent de se faire une idée de ce qu’était le parc avec ces multiples éléments décoratifs. C’était un professeur de dessin qui consacra du temps à reproduire les aspects les plus ravissants de notre domaine. C’est grâce à lui que nous avons ces témoignages si précis ! On avait pris l’habitude, dit-on, de distribuer un album de ses dessins aux élèves qui terminaient leurs études.

Ces éléments de décoration arrivaient véritablement à charmer l’esprit et la vue : un exotisme à domicile en quelque sorte !

© Thérèse Hermand

n°59 | « Bien le bonjour, Monsieur Bonaventure !» (suite)

Voici la suite d’une lettre imaginaire adressée à cet ancien officier de Napoléon et maître de nos lieux, à l’époque…

Nous allons survoler le temps à présent et vous raconter la suite de l’histoire après votre départ. « Le château Bonaventure »… Un nom qui évoque tant de souvenirs et qui réveille en nous des sentiments bien enfouis. Chaque château révèle des trésors et le vôtre ne contredit pas cette information. Vous ne le saviez peut-être pas à l’époque mais votre trésor, Monsieur Bonaventure, était… justement l’arrivée de ces Sœurs du Sacré-Cœur dans votre château !

Après l’acquisition de ce très beau domaine par Madeleine-Sophie Barat et le rachat de la propriété, les sœurs ont décidé d’effectuer quelques petits changements… Elles commencèrent par accommoder les « fabriques » dans une optique plus religieuse.

Aux fabriques succédèrent donc des grottes, des chapelles, un calvaire…

C’est ainsi que, progressivement, les Saints détrônèrent les dieux antiques…

Les religieuses décidèrent ensuite de construire de nombreux bâtiments nécessaires à l’accueil des élèves. Le pensionnat fut construit à l’emplacement de l’ancienne orangerie et de l’habitation des jardiniers.

Le profil de notre école prenait forme petit à petit…

© Thérèse Hermand

n°60 | Voyage dans la machine à remonter le temps : arrêt programmé en 1880 !

Aux alentours de 1880, si nous pénétrons à l’intérieur des bâtiments du Sacré-Cœur, nous y découvrons une grande activité ! Le pensionnat, très proche de la communauté, l’externat, un petit orphelinat, les œuvres de patronages et des retraites demandaient aux religieuses une présence éducative de tous les instants.

Sainte Madeleine-Sophie Barat s’était inspirée, pour établir le mode de vie au Sacré-Cœur, de celui choisi par Madame de Maintenon à Saint-Cyr. On trouvait des pensionnaires, groupées autour d’une maitresse générale qui était un peu comme l’âme de la maison. Le but de cette vie était plus d’éduquer que d’enseigner. L’objectif principal était de former des chrétiennes capables de prendre et d’assumer leurs responsabilités dans la vie.

La distribution des Rubans était très importante: ils étaient bleus pour les ainées, verts et roses pour les plus jeunes.

Les charges honorifiques jouaient aussi un grand rôle dans le quotidien des élèves d’antan : c’était un honneur de servir comme « adjutrice » pour veiller à l’ordre des classes… Les différentes activités de la journée étaient réglées au son de la cloche par une « réglementaire ». Une bibliothécaire, une chanteuse, une présidente ou sous-présidente de table au réfectoire étaient aussi au programme.

Lorsqu’on cherche à retracer l’évolution des études au Sacré-Cœur, deux faits frappent immédiatement l’esprit : le contenu des programmes était élaboré en France et identique dans toutes les maisons du Sacré-Cœur. Les différences suivant les pays ne sont apparues qu’au 20ème siècle. Le contenu de ces programmes n’a pas évolué jusqu’à la première guerre mondiale. Quelques changements sont intervenus dans la période de l’entre-deux-guerres mais l’évolution s’est précipitée depuis les années 1950.

Dans le plan des études de 1852, nous pouvons lire cette phrase : « On cherche à orner leur esprit de connaissances variées et même à relever cette instruction solide et complète par le charme des arts d’agrément ». Cet enseignement solide, des documents de l’époque nous permettent de le vérifier !

Dans les classes, les cours se donnent de 9h à 10h30 et de 16h30 à 17h30.

L’horaire est identique dans toutes les années.

L’accent est mis principalement sur la langue française et la connaissance littéraire: l’orthographe, la grammaire, l’élocution et la rédaction, la composition faisaient l’objet d’exigences très sérieuses. Ainsi pour rentrer dans l’Académie Léon XIII, fondée en 1844 et maintenue pendant près d’un siècle sous ce nom, il fallait avoir une orthographe suffisante en ayant fait un maximum de 6 fautes en 15 jours ! L’après-midi est occupée par deux heures de travail à l’aiguille.

A côté de l’histoire, de la géographie, l’arithmétique avait une petite place : le cours se donnait une fois par semaine, le samedi soir. Les cours de langues étrangères ont également lieu le soir.Quant aux classes de sciences naturelles, les élèves n’y découvraient qu’une partie : la physique.

Vous pourrez découvrir certains de ces appareils exposés encore de nos jours, dans une vitrine de l’école.

© Thérèse Hermand

n°61 | L’esprit de famille

La vie des élèves est assez studieuse et austère pendant l’année scolaire étant donné qu’il y a très peu de congés et de courtes vacances : quelques jours seulement entre Noël et le nouvel an et quelques jours après Pâques, trois semaines enfin au mois d’août en guise de « grandes vacances » !

Il ne faut pas oublier que nos élèves venaient parfois de très loin en Belgique et que les transports n’étaient pas aussi développés que de nos jours ! Aucune trace de chemin de fer, bien sûr, sur ce document par exemple.

Les moments de détente sont très attendus et donc très chaleureux : les Fête de la Supérieure et de la Maitresse Générale donnaient lieu à des journées de congé pendant lesquelles il y avait des représentations théâtrales appelées « dialogues ». Ces spectacles étaient préparés longtemps à l’avance et étaient magnifiques ! Ces jours-là, de grands jeux de cache-cache et des concours amusants faisaient retentir des rires dans toute la maison !

On vivait là l’esprit de famille si cher à Madeleine-Sophie Barat !

Les élèves avaient l’occasion d’effectuer des promenades dans la charrette tirée par un âne.

On pouvait exceptionnellement aller faire un petit tour en barque sur l’étang.

D’immenses parties de pique-nique étaient organisées au bois de Dieleghem. Les jeux de croquet ou de cerceaux étaient également d’actualité…

De quoi faire rêver toute une génération de petites filles modèles de l’époque.

© Thérèse Hermand

n°62 | « L’Allée Notre-Dame de Lourdes… Vous avez dit : Allée Royale ? »

Au siècle dernier, le Sacré-Cœur de Jette a reçu quelques visiteurs célèbres…

Citons parmi eux, la Reine Marie-Henriette : elle aimait venir se promener sous les ombrages de Jette avec ses filles, les princesses Stéphanie et Clémentine.

Le Cardinal Pecci, nonce apostolique et futur Léon XIII, était lui aussi un ami de la Maison : il venait régulièrement présider la distribution des prix puisqu’une Académie portait son nom au sein de l’école (voir récit de vie intitulé :« Voyage dans la machine à remonter le temps : arrêt en 1880»). Les élèves étaient très stimulées à participer à cette Académie ! Les conditions d’admission y étaient seulement très strictes et devaient impérativement être respectées !

Au début de ce siècle, un événement important vint augmenter la notoriété de Jette : le 30 avril 1904, le corps de Mère Barat fut transféré de Conflans, près de Paris, à Jette.

Comme toutes les maisons religieuses de France , celle des Sœurs du Sacré-Cœur avait reçu l’ordre de fermer. Les Sœurs avaient alors quitté le territoire français…

C’est d’abord dans la crypte de la Grande Chapelle - détruite de nos jours - et qui servait de trait d’union entre les sections primaires et secondaires qu’on déposa le corps de Mère Barat.

Ce n’est qu’après sa canonisation, le 24 mai 1908, qu’il devint l’objet d’un culte public. La veille de sa canonisation, on raconte que 5 000 pèlerins défilèrent devant la châsse pour de se recueillir et prier…

En mai 1926, quatre jours furent consacrés à des cérémonies en l’honneur de « notre » nouvelle Sainte ! La reine Elisabeth et sa fille Marie-José assistèrent aux cérémonies.

© Thérèse Hermand

n°63 | C’était l’année… 1936 ! «Hier, aujourd’hui, toujours »

« Joyeux anniversaire » !

Il y a 75 ans, plus exactement le 26 mai 1936, le Sacré-Cœur fêtait solennellement ses 100 ans !

Les fêtes s’étaient déroulées pendant une semaine entière.

La séance jubilaire retraçait, sous formes de « dialogues » et de tableaux reconstitués, l’histoire de notre école.

Ce spectacle s’intitulait « Hier, aujourd’hui, toujours » et se terminait par cette phrase récitée par la plus jeune élève de l’école

« C’est seulement dans 100 ans
Que l’on verra d’autres enfants
Assister à un centenaire
Tant c’est extraordinaire »

Aujourd’hui, c’est donc avec une joie immense que nous nous sentons un maillon dans cette grande chaine à travers le Temps…

Nous appartenons à cette génération en marche vers le 200ième anniversaire !

Nous allons donc bientôt répondre à cette très jeune élève : « présents » !

© Thérèse Hermand

n°64 | Quand je pense "Sacré-Coeur de Jette"... (par Q. Samyn, ancien)

À la précision des sentiments s'applique un désordre du langage. C'est-à-dire qu'au plus j'éprouve un sentiment précis, au moins je peux le dépeindre. Face à ce paradoxe, je vais tenter de décrire quelques images qui traversent mon coeur lorsque je pense à cet établissement. Celui qui m'a accueilli seize années de ma vie qui en compte jusqu'ici : vingt.
Autant vous dire que les murs du Sacré-Coeur de Jette m'ont aperçu plus souvent que mes parents !

Madame Delbrouck m’y a enseigné la notion de "brainstorming". De cette tempête de mots provoquée à l’évocation du Sacré-Coeur, je me dois de mettre en exergue le mot “vie”. Ce mot a beau être notre essence commune, il est souvent peu appuyé dans le monde qui nous entoure voir totalement anéanti. Il suffit d’ouvrir son poste de télévision à l’heure du journal pour en être témoin. Lorsqu’un terme est à ce point déporté de sa valeur initiale par son propre acteur (l’humain), il ne lui reste plus qu’à trouver un nouveau moyen d’expression, une nouvelle démonstration. Cette réhabilitation sémantique est le but premier de l’enseignement au Sacré-Coeur de Jette.

En dépit de quelques mauvais souvenirs, je retiens de mon (long) passage dans l'école que la démarche d'enseigner est une des plus magistrales qui soient. Transmettre des connaissances, c'est, en quelque sorte, faire prospérer la vie et la société. Bien entendu, il faut aussi inculquer aux élèves des savoir-faire.
En toute honnêteté, le Sacré-Coeur s'efforce de donner aux élèves la saveur de la matière enseignée, de telle manière qu'après leurs études/formations, ils puissent s'y replonger avec plaisir. Et si on arrive à captiver une classe, la discipline est naturelle, spontanée. Voici peut-être un des secrets du maintien de la discipline au Sacré-Coeur.

Tellement de professeurs brillants viennent (ou sont venus) y semer la vie ! La justesse et l'aplomb de Mr Pirnay qui ne comptaient pas ses heures pour nous aider, et ce dans tous les domaines. Mention spéciale pour Mr Janszen. C'est lui qui a fait germer mon envie de devenir enseignant ainsi que le goût et aujourd'hui, la passion pour la langue française. Qu'est-ce que j'aimerais revivre l'un de ses cours ! C'était un professeur polyvalent ! De temps en temps, il était aussi critique de cinéma, de télévision, metteur en scène, animateur artistique... C'est un enseignant plus que jamais épanoui et épanouissant.

175 ans... Bon anniversaire au Sacré-Coeur de Jette ! Une école qui doit continuer à nous ouvrir une porte toute grande sur une vie humaniste et de qualité.

Bon vent à tous !

n°65 | Chronique des années 1964-1970 (par E. Van der Borst)

Fin juin 1970, dans la chaleur de l’après-midi, fenêtres ouvertes sur une avenue du Sacré-Cœur presque sans voitures, Mademoiselle Levieux, fait ses adieux à la rhétorique Latin-grec. Nous sommes 14. Dans la dernière classe du second étage du bâtiment de droite. Je n’ai retenu qu’une chose : que le monde qui nous était maintenant enfin ouvert était un lieu de perdition. Mademoiselle Levieux, sans âge, avait le cheveu rare, le teint blanc, de fines lunettes cerclées et portait en toutes saisons jupes de laine, plissées, avec des brassières de laine qu’elle tricotait elle-même. Elle circulait dans les couloirs lentement, la tête basse affichant un air de souffrance. En classe, un seul regard nous glaçait. Sa matière, le grec, était ardue ce qui n’était pas un frein à ses exigences d’excellence. Elle avait pris l’habitude d’emmener deux ou trois fois par an, sa classe de rhétorique en uniforme assister aux conférences philosophiques données à 20 heures aux Facultés Universitaires Saint-Louis sous l’égide de son mentor : le Recteur des Facultés et professeurs de philosophie Monseigneur Henri Van Camp dont les exigences en terme de discipline et de qualité de travail équivalaient aux siennes.
L’une ou l’autre élève nécessitant des cours particuliers, avait eu l’occasion d’être reçue à son domicile situé avenue Capart à Jette où elle vivait seule avec sa mère et se voyait offrir à 16 heures un morceau de chocolat sur une assiette avec un couteau et une fourchette.

Elle reste avec Mère Gladys Guyot une autre figure marquante de cette époque. Professeur passionnée par la grande et la petite Histoire, elle écrivit dans diverses publications sur l’histoire du Brabant et plus particulièrement sur les châteaux de Villegas, du Karreveld , de Grand Bigard. On lui doit une brochure sur le Comté de Jette éditée après son décès en 1991. Certains de ces articles sont en lecture sur internet. Elle mena une vie professionnelle qui dépassa de loin les activités d’enseignement, ce qui à l’époque était exceptionnel de la part d’une religieuse. Le visage rond, la mâchoire en avant, les yeux bruns pénétrants, elle « vivait » l’Histoire n’hésitant pas à la colorer d’anecdotes ou de commentaires personnels souvent drôles. J’ai retrouvé une photo d’elle prise lors du voyage scolaire de la classe de Poésie en 1968 à … la Citadelle de Namur !

Au programme des cours tous obligatoires, tous les vendredis, Messe à la Chapelle. Mantille noire. Blanche le jour de la fête de la Révérende Mère. Hormis le voyage scolaire : la fête de la Révérende Mère était le seul événement festif de l’année. Au programme : 11h : la messe - 14h le film - puis, jusque 17h : musique et danse autorisée sans uniforme dans la galerie vitrée courant le long de la salle d’étude (actuel « foyer »).
Exemple choisi : Quand passent les cigognes, film de Mikhaïl Kalatozov, palme d’Or à Cannes en 1958. Nous sommes plusieurs élèves de sixième (actuellement première année) à avoir pleuré toute la nuit.

La projection avait lieu dans la Grande Salle à l’emplacement de l’actuel préau. Au-dessus une série de classes étaient aménagées. Cette salle servait aux examens écrits strictement surveillés, à la proclamation des résultats et aux événements collectifs de toute nature. L’entrée de la salle se trouvait à gauche mais un accès était possible depuis le bâtiment de droite en passant par les coulisses du Théâtre. Les coulisses étaient un endroit mystérieux et impressionnant par sa machinerie.
J’ai retrouvé une photo de la pièce montée en 1965 par les élèves de sixième et jouée devant les parents: Les fleurs de la petite Ida, conte de Hans Christian Andersen.


Au fond, Marie-Claude Claerhout
L’Étudiant : Elise Van der Borst
La Petite Ida : ?

Les Fleurs de la petite Ida me font penser au jardin. Quel bonheur ! Interdit d’accès aux élèves sauf le jour de la Fête de la Révérende Mère mais d’accès libre sans réserve pendant les grandes vacances aux élèves qui se signalaient à la Sœur responsable de l’accès à l’entrée principale.
Fin des années 60 les tennis n’étaient déjà plus entretenus. Après quelques échanges de balles, nous finissions généralement en barque sur l’étang où s’élevaient sur l’îlot central et sur la berge deux magnifiques saules pleureurs dont les branches nous caressaient au passage.

Pour les élèves de Poésie et Rhétorique une projection de films était organisée à fréquence limitée avec le Collège Saint-Pierre au cinéma Le Ritz, rue Henri Werrie (l’actuel bowling). Les filles arrivaient les premières et occupaient l’avant de la salle. Ensuite les garçons placés derrière repartaient les premiers. Au programme, notamment : Œdipe Roi de Pier Paolo Pasolini.

Parmi les cours obligatoires : musique et couture. En sortant d’humanités, nous savions réaliser une robe, une jupe, un chemisier et étions familiarisées avec les points de base de la couture. Lorsque j’étais en primaire, il existait une section « professionnelle » préparant des jeunes filles intellectuellement peu douées ou de condition très modeste aux travaux ménagers approfondis.
Il existait aussi les prémices d’un enseignement néerlandophone. Toutes ces élèves partageaient la cour des primaires mais ne se fréquentaient pas.

Durant la période 1964-1970 l’internat était encore ouvert. L’entente était bonne entre internes et externes mais avec le recul, si les externes nouaient des amitiés entre elles, il n’en était pas de même avec les internes dont nous savions finalement peu de choses tant de leur vie quotidienne à l’internat que de leur vie personnelle. Elles rentraient pour la plupart le week-end en famille souvent en province.
Il y avait peu de modification dans la composition des classes. Rares étaient les redoublements et les changements d’école. On finissait le cycle avec celles avec qui on avait commencé. La plupart des élèves de cette promotion ont été universitaires avec succès. Ce qui est sûr, c’est qu’on nous a appris à travailler et que les exigences de l’Université ne nous ont pas paru démesurées.

Cette éducation nous a donné les moyens de réaliser les revendications des Femmes des années 1970-1980 : prendre une place égale à celle des hommes dans le monde du travail et plus particulièrement dans des secteurs intellectuels : professions libérales, hauts fonctionnaires de l’Administration, Magistrature, Notariat etc.
L’éducation est l’armure des femmes, elle est la seule chance des pauvres.
Mère Sophie Barat l’a compris très tôt. Le fait qu’elle ait résidé post mortem longtemps dans ces murs a donné au Sacré-Cœur de Jette une aura particulière. Jette, commune rurale, dispose de peu de traces de son passé. Parmi celles-ci, demeure actuellement sa chapelle à l’abandon. La chapelle est pourtant l’âme de cette école, le témoin d’un passé éducatif et rural porteur de valeurs essentielles. Sa puissance symbolique est forte. Elle est son logo.

Dimanche 15 avril 2011
Elise Van der Borst

n°66 | Interview de Monsieur Menu, ancien Directeur (par les élèves de 3A)

Monsieur Menu, ancien Directeur du Sacré-Coeur de Jette, est venu à l'école pendant deux heures de cours pour répondre aux questions des élèves de 3A.

© Thérèse Hermand

n°67 | Le club des cinq (suite !) (M. Giegas)